Communiqué numéro 3 de l’évêque de Cayenne

COMMUNIQUE N°3 DE L’EVÊQUE DE CAYENNE

Voici que la nation est aujourd’hui contrainte de prendre des mesures drastiques pour faire face à une épidémie dont le développement rapide et général met en danger beaucoup de vies humaines.

Ainsi l’Eglise répond en invitant chacun de nous à un jeûne inédit : le jeûne eucharistique. Ce n’est certes pas celui que nous aurions choisi. Mais puisqu’il est imposé, nous ne pouvons que l’offrir à Dieu pour la nation tout entière, pour notre conversion et pour que Dieu agisse et nous aide à découvrir en nous toutes nos complicités au péché de ce monde : l’égoïsme, l’amour de l’argent, le refus de la solidarité et de la fraternité, la désobéissance à Dieu et à ses lois de vie.

Avec le pape, nous prions pour que le Seigneur hâte la fin de cette pandémie dont les conséquences humanitaires et sociales sont déjà énormes, particulièrement pour les plus pauvres de la terre.

Il n’y aura pas de messe en semaine ni le dimanche pendant les jours qui viennent. Chacun est invité à ne pas sortir sauf pour se procurer les choses essentielles.

Le jeûne eucharistique ne signifie pas moins de prière, mais davantage de prière, d’écoute de la Parole de Dieu, de charité envers les pauvres, les malades, tous ceux dont Dieu me demande de me faire le prochain. Isaïe le décrit ainsi :

« 06 Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? 07 N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? 08 Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. 09 Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, 10 si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi. 11 Le Seigneur sera toujours ton guide. En plein désert, il comblera tes désirs et te rendra vigueur. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais. 12 Tu rebâtiras les ruines anciennes, tu restaureras les fondations séculaires. On t’appellera : « Celui qui répare les brèches », « Celui qui remet en service les chemins ». 13 Si tu t’abstiens de voyager le jour du sabbat, de traiter tes affaires pendant mon jour saint, si tu nommes « délices » le sabbat et déclares « glorieux » le jour saint du Seigneur, si tu le glorifies, en évitant démarches, affaires et pourparlers, 14 alors tu trouveras tes délices dans le Seigneur ; je te ferai chevaucher sur les hauteurs du pays, je te donnerai pour vivre l’héritage de Jacob ton père. Oui, la bouche du Seigneur a parlé » (Isaïe 58,6-14).

Le sacrifice demandé est lourd. L’obéissance est ce qui plait le plus à Dieu : Un jour, Jésus avait prescrit à sainte Faustine d’aller demander à sa supérieure la permission de porter un cilice. La supérieure refusa et Jésus revint vers Faustine pour lui dire : « J’étais ici pendant ta conversation avec la Supérieure. Je sais tout. Je n’exigeais pas tes mortifications mais l’obéissance. En te soumettant, tu me rends grande gloire et tu gagnes du mérite. » (Le Petit Journal de Soeur Faustine n° 28).

Je vous confie tout cela, et avec vous j’implore le Dieu Père de tous pour qu’il mette fin à cette pandémie et qu’il nous purifie de nos manques d’amour et de fraternité.

En communion de prière et d’espérance

+ Emmanuel,
Évêque de Cayenne.