Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait 

Nous avons ici un beau récit de vocation et de prière. Je note trois leçons pour aujourd’hui. Tout d’abord, celle de reconnaitre que notre Dieu nous parle. Plus intérieur à nous-mêmes que nous-mêmes, disait Saint Augustin, son plus profond désir est d’entrer dans une relation interpersonnelle avec nous, dont le dialogue est la forme, car c’est la forme évidente de l’amitié et de l’amour dans l’existence humaine. La prière est dialogue, parce que la prière est l’expression de l’amour.
Ensuite Samuel a besoin du prêtre Eli pour apprendre ce qu’est la relation avec Dieu et découvrir que c’est Dieu qui lui parle. C’est le prêtre en effet qui comprend – au bout de la troisième intervention de Dieu – qu’il s’agit bien d’une initiative divine. Samuel, pour grandir dans sa vie spirituelle a dû recourir à un accompagnateur spirituel. Il en est de même pour chacun de nous.
La troisième leçon, c’est qu’apprendre à prier, ce n’est pas apprendre à réciter des formules ou à formuler des requêtes permanentes. Apprendre à prier, ça n’est pas se représenter Dieu comme s’il était une « carte vitale » car Dieu n’est pas d’abord « Sécurité sociale ». Apprendre à prier, c’est surtout apprendre à « écouter Dieu », c’est apprendre à dire « Parle, Seigneur ! Ton serviteur écoute ». Le mot écoute est parmi les plus importants de la Bible. D’ailleurs, pourrait-on jamais faire croire à quelqu’un qu’on l’aime si on ne l’écoute jamais ?
Parle, Seigneur, ton serviteur – ta servante – écoute. Apprends-moi à t’écouter. Fais grandir en moi le désir de t’écouter. Que veux-tu me dire, aujourd’hui, par ta parole, par les événements qui m’arrivent, par les gens que je rencontre, par les épreuves qui surgissent ? Enfin, Mets sur ma route quelqu’un qui me conduise dans la vie spirituelle, et rends moi docile à ses conseils.

† Emmanuel Lafont
Évêque de la Guyane