Le récit du sacrifice d’Isaac

« L’ange dit à Abraham : ‘Ne porte pas la main sur ce garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu, tu 
ne lui as pas refusé ton fils, ton unique !’ »Genèse 22,2-2.9-13.15-18.

Le récit du sacrifice d’Isaac est un des plus mystérieux de la Bible, et nous devons, pour le comprendre, saisir d’abord que dans les temps antiques, il était courant de sacrifier des enfants aux dieux pour s’attirer leur bénédiction, par exemple au moment de construire des palais ou des remparts. Il n’est pas impossible qu’Abraham, influencé par ces croyances, ait pensé qu’il devait en faire autant.

Il faut ensuite se rappeler que, dans ces mêmes temps anciens, Dieu était vu comme commandant toute chose directement : les événements, les épreuves autant que les joies, tout était totalement sous la conduite de Dieu, on pourrait dire sans intermédiaire.

Or dans le récit qui nous occupe, deux choses permettent à la pensée d’évoluer. Tout d’abord le fait que le Dieu d’Abraham ne veut pas de sacrifice humain : « Ne porte pas la main sur ce garçon ! Ne lui fais aucun mal ! ». Cet ordre-là met fin à l’autre. Mais Dieu manifeste aussi sa satisfaction à l’esprit d’obéissance d’Abraham, et à la crainte avec laquelle il respecte celui qui est le Tout-Puissant. L’obéissance à Dieu ne peut jamais produire de mauvais fruits. Elle n’est jamais porteuse de mort non plus.

Seigneur Jésus, tu me demandes de me donner à toi dans une obéissance pleine de confiance, et je suis heureux aujourd’hui de te redire combien je t’aime et combien je sais que t’obéir c’est vivre ! Ce que tu veux, je le souhaite, accorde-moi seulement le courage de toujours le mettre en pratique, avec ta grâce.

† Emmanuel Lafont
Evêque de la Guyane