Que l’amour se transforme en miséricorde

« Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, si tu donnes à celui qui a faim, ton obscurité sera lumière de midi. »
Isaïe 58,9-14.

La justice est une exigence incontournable de la vie en société. Le sentiment d’injustice est profondément ancré dans le cœur de l’être humain, au point que, très tôt, l’enfant le ressent et l’exprime avec des « c’est pas juste » qui retentissent dans les cris et les larmes.

On ne tue pas qu’avec des fusils ou des épées, on peut tuer avec des mots. Le respect de l’autre est essentiel à la vie commune et nul ne peut attendre le respect s’il ne l’offre pas en même temps ; si tu respectes l’autre en paroles et en actes, il y a des chances qu’on te respecte également.

La justice ne suffit pas non plus, elle doit s’élargir dans la miséricorde. St Jean-Paul II écrit : « Dans la parabole de l’enfant prodigue… Il apparaît clairement que l’amour se transforme en miséricorde lorsqu’il faut dépasser la norme précise de la justice, précise et souvent trop stricte »

Enfin, tout doit s’accomplir dans la charité envers les pauvres… Alors, la religion est accomplie. Mais faute de tout cela, la religion n’est rien. Elle ne devient qu’une caricature de Dieu…

Seigneur, que ta lumière brille dans les ténèbres par mes actes de justice, de miséricorde et d’amour. Tous les saints manifestent ainsi ta sainteté, et tu n’as que moi, aujourd’hui, pour éclairer ce monde que tu aimes.

† Emmanuel Lafont
Evêque de la Guyane