L’amour de Dieu fait alliance avec nous

« Je mettrai ma loi au plus profond d’eux-mêmes ;

 je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et

  ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire

chacun leur compagnon, ni chacun son frère…

Car tous le connaîtront  »

Jérémie 31,31-34.

Le prophète Jérémie avait été envoyé « pour déraciner et renverser, pour exterminer et détruire, pour bâtir et pour planter » (Jérémie 1,10). Il avait en effet la lourde tâche d’annoncer une catastrophe : l’invasion de son pays par les Babyloniens et la destruction de la ville de Jérusalem et du Temple. Selon lui, il fallait voir dans cette catastrophe non pas la fin de tout, mais un passage obligé pour dans deux buts.

Il s’agissait tout d’abord de comprendre les conséquences néfastes de la désobéissance. Son peuple avait refusé d’écouter le Seigneur : « mon peuple a commis une double faute : ils m’ont abandonné, et j’étais la source d’eau vive ; ils se sont creusé des citernes, et ce sont des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ! » (Jérémie 2,11). Le désastre est dû à ces citernes fissurées : le péché entraine le malheur, la division et la défaite.

Ainsi, la catastrophe deviendrait thérapeutique : reconnaissant ses fautes, le peuple reviendrait vers Dieu, et une alliance nouvelle pourrait se nouer entre Dieu et son peuple. La formule « Je serai leur Dieu et eux seront mon peuple » est une formule de mariage ! Le mal produirait un bien. Ce serait un « mal salutaire ».

Bien plus, alors que la première loi avait été écrite sur des tables de pierre, la seconde le serait sur le cœur des personnes. Ezéchiel explicite ce deuxième don de la loi en parlant d’Esprit. Jésus fera comprendre à ses disciples que cet Esprit est l’Esprit saint du Père et du Fils. Alors, il reviendra à chacun d’écouter ce que l’Esprit lui dit dans le cœur ! Tout cela se réalise au baptême, à la confirmation, et au cœur de toute prière chrétienne. L’Esprit est donné, et celui qui y est docile grandit dans la sainteté.

Seigneur Jésus, nous te bénissons toi qui tires toujours le bien du mal. Oui, nos fautes nous attirent dans le malheur : elles nous coupent de Dieu notre père, elles nous séparent de nos frères t sœurs, elles créent en nous-même la honte et le désarroi. Fais nous revenir, et nous serons sauvés.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane