Avec le Christ, être serviteur de tous

« Le Seigneur mon Dieu m’a

 donné le langage des disciples,

pour que je puisse d’une parole

 soutenir celui qui est épuisé »

Isaïe 50,4-7.

Pendant cette Semaine Sainte, la liturgie de la messe va nous offrir successivement les quatre « poèmes du serviteur » qui se trouvent dans le livre d’Isaïe : ce dimanche, le 3ème poème, ci-dessus. Lundi nous aurons le 1er poème (Isaïe 42,1-7), mardi le 2ème (Isaïe 49,1-6), de nouveau le 3ème mercredi, et le 4ème vendredi (Isaïe 52,13 – 53,12). L’Eglise a toujours vu dans ces chants l’annonce du Christ et de son destin, de ses sentiments à l’heure de la Passion.

Le poème d’aujourd’hui introduit aux souffrances du Christ. Alors qu’il était totalement innocent, il aurait eu toute légitimité pour se révolter, pour les refuser et questionner la bonté de son Père. Il s’est produit l’inverse. Le Christ a accueilli ses souffrances et sa Passion comme une instruction lui permettant de nous réconforter ensuite. Il est passé par là où nous passons. Il sait ce qu’il en est. Sa compassion n’est pas un exercice de style, mais l’amour de celui qui connaît, de l’intérieur, nos souffrances et nos blessures.

Retenons cela aujourd’hui : des souffrances qui « instruisent » !  Des souffrances éclairées quotidiennement pas la Parole de Dieu : La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j’écoute comme celui qui se laisse instruire… C’est tout un programme de vie, auquel, avec le Christ, je peux adhérer tranquillement, dans la confiance : faire que la Parole me donne le sens des souffrances que je subis, des peines, des échecs ou des erreurs. Ainsi, rien n’est inutile puisque tout contribue à l’instruction ! Et l’instruction conduit à la vie.

Seigneur, fais de moi une personne avide d’apprendre, avec la grâce de ta Parole, le bien de tout chose que tu permets dans ma vie, bonne ou mauvaise à priori, puisque tu sais si bien tirer le bien du mal.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane