Le courage de Pierre

« Comme Pierre et Jean parlaient encore

au peuple, les prêtres intervinrent, avec

le commandant de la garde du Temple

et les sadducéens »

Actes des Apôtres 4,1-12.

 

Nous continuons de méditer la première grande intervention missionnaire de Pierre et de Jean au lendemain de la Pentecôte. Comme Jésus, leur apostolat était d’abord un apostolat de miséricorde, de guérison, et d’annonce de la puissance de Jésus, ressuscité d’entre les morts. Mais dès les premiers jours leur mission provoqua des réactions contrastées. Tandis que les uns accueillaient le message et de demandaient le baptême, d’autres le refusaient et voulaient faire taire les apôtres.

 

Les chefs des prêtres et les Sadducéens (parti politique proche des Romains) ne peuvent pas accepter le message des apôtres. Dire que Jésus est ressuscité d’entre les morts, c’est dire que c’est lui qui a raison, et que ceux qui l’ont mis à mort ont commis un crime, une énorme injustice. Les prêtres et les amis de Rome ne pouvaient que craindre un tel message, car il signifiait que leur pouvoir était terminé.

 

La première leçon de cet épisode, c’est que le message de Jésus est si fort, si exigeant en termes de conversion – si Jésus a raison, il ne suffit pas de savoir ce qu’il a dit, il faut se mettre à sa suite, se convertir – qu’il nous met devant un choix : ou bien devenir disciple ou bien tenter de le faire disparaitre.

 

La deuxième leçon, c’est que la persécution fait partie de la vie des chrétiens depuis le premier jour. Si tu veux une vie tranquille, sans difficultés, sans être exposé à la raillerie des autres et parfois à la persécution, il vaut mieux ne pas suivre le Christ ! « Celui qui veut me suivre, avait-il prévenu, qu’il prenne sa croix, chaque jour » (cf. Luc 9,23).

 

Seigneur Jésus, j’admire le courage de Pierre et de Jean. Vraiment, ta Résurrection les a totalement transformés car ils avaient peur et ils sont devenus des rocs de la foi, ne craignant plus personne. Donne-moi ce même courage pour que je ne craigne jamais les incompréhensions ou les insultes, mais qu’en toutes occasions je puisse témoigner de mon amour pour toi et de la puissance de ta parole.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane