Ils mettaient tout en commun

«  La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne se disait propriétaire de ce qu’il possédait, mais on mettait tout en commun. C’est avec une grande force que les Apôtres portaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et la puissance de la grâce était sur eux tous. Aucun d’entre eux n’était dans la misère »

 

Actes des Apôtres 4,32-33

 

Il est remarquable de voir à quel point le début du livre des Actes donne un portrait saisissant de ce que doit être une communauté chrétienne. Ce texte, comme celui qui le précède, en 2,42-47, manifeste au plus haut point le degré de conversion auquel nous appelle l’Evangile du Christ Jésus. Il ne nous demande rien de plus que ce qu’il a lui-même réalisé et il nous promet son aide et sa force – l’Esprit Saint – pour l’accomplir, car il sait bien que sans lui, nous ne pouvons rien faire » (cf. Jean 15,15).

 

Un effet majeur de la conversion chrétienne veut que ce nous ne pouvons plus considérer égoïstement ce que nous possédons : Personne ne se disait propriétaire de que qu’il possédait, mais on mettait tout en commun. Ainsi, l’adhésion au Christ offre un regard radicalement nouveau sur les biens matériels. Leur utilisé ne peut être niée, mais le rapport que nous avons change complètement. Ils deviennent des moyens, dont la propriété nous échappe et dont la destinée est universelle. Tout devient commun. Il ne s’agit pas de communisme, car rien n’est « forcé de l’extérieur ». C’est de l’intérieur de lui-même que le chrétien regarde ces choses comme secondaires face à la vie et à la solidarité

 

Car le deuxième effet n’est autre que la solidarité. Tout ce qui m’a été donné, n’est là que pour notre bien commun à tous, au service de la communion et de la fraternité. Parmi les chrétiens qui s’aiment et vivent du Christ, qui peut demeurer dans la misère ? Qu’est-ce cela voudrait dire des chrétiens qui s’y résoudraient ?

 

Seigneur Jésus, que ce temps de Pâques nous aide à prendre l’exemple des premiers chrétiens, de sorte qu’on puisse dire atour de nous : « Voyez comme ils s’aiment ! »

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane