Paul et Silas baptisent le gardien de prison

«Tout à coup, il y eut un violent tremblement

de terre, qui secoua les fondations de la prison :

à l’instant même, toutes les portes s’ouvrirent,

et les entraves de tous les détenus sautèrent. »

Actes des Apôtres 16,22-34.

 

L’épisode doit être bien compris. Paul et Silas ont été jetés en prison à cause de ceux qui refusaient leur prédication. Alors qu’ils auraient pu s’évader à la faveur d’un tremblement de terre, ils restent là et sauvent ainsi la vie du gardien !

 

Pourquoi ont-ils agi ainsi ? Je ne vois qu’une réponse : pour eux, tout fait mystérieusement partie du plan de Dieu. Ce qu’il permet doit être reçu comme le chemin par lequel Il nous sauve, même les échecs, les défis et les injustices ! On pourrait relire ici la parole de Jésus aux disciples d’Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrit pour entrer dans sa gloire ? » (Cf. Luc 24,26). Tout accueillir comme faisant partie du plan de Dieu permet aussi de comprendre que tout ce que nous recevons fait partie aussi du témoignage que nous avons à donner. Paul et Silas ont donné un tel témoignage au gardien que celui-ci a immédiatement demandé le baptême. Lui et toute sa maison l’ont reçu dans la nuit !

 

Lorsque le Christ explique les valeurs du Royaume, il reconnait que tout le monde ne peut pas les accepter d’emblée : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » (Cf. Matthieu 11,15 ; 13,9.43).

 

Ce que je sais, chers amis, c’est que les saints ont compris ce message. Les épreuves et les injustices auxquelles ils ont dû faire face sont devenues pour eux un chemin de sanctification. En cela ils ont suivi l’exemple du Christ qui monte sur la croix, l’exemple de Paul qui reste dans la prison, et l’exemple de tant d’autres chrétiens. Le monde a besoin que nous, chrétiens, nous donnions l’exemple de cette sainteté ! Car la souffrance, qui fait partie de toute vie, peut être un chemin de sainteté

 

Seigneur Jésus, tu n’as pas donné d’explication sur la souffrance et l’injustice, mais tu les as prises sur toi, Cela suffit pour que nous comprenions leur valeur. Nous t’offrons tout ce qui nous arrive dans notre vie : prends-nous et donnes-nous de te ressembler un peu plus par cette offrande.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane