La justice et non les sacrifices

« Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je ne les accueille pas ; vos sacrifices de bêtes grasses, je ne les regarde même pas. Éloignez de moi le tapage de vos cantiques ; que je n’entende pas la musique de vos harpes. Mais que le droit jaillisse comme une source ; la justice, comme un torrent qui ne tarit jamais ! »

Amos 5,14-15.21-24.

 

Dans la prédication des prophètes on retrouve souvent ce qui sera également dans la bouche de Jésus. Le culte qui plait à Dieu, c’est d’abord la justice et la fraternité. Autrement dit, il ne sert à rien de prier, si cela ne se traduit pas par une vie de justice, d’honnêteté, et, pour tout dire, de charité. Jésus l’exprime avec des mots tout aussi forts :

 

“Il ne suffira pas de me dire : ‘Seigneur ! Seigneur !’, pour entrer dans le Royaume des Cieux ; entrera celui qui fait la volonté de mon Père des cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là : ‘Seigneur, Seigneur, nous avons prophétisé en ton nom ; nous avons chassé les démons grâce à ton nom ; nous avons fait par ton nom beaucoup de miracles.’ Mais alors je leur dirai en face : ‘Je ne vous ai jamais connus, éloignez-vous de moi, vous tous qui travaillez pour le mal’ » (Matthieu 7,21-23).

 

J’ai reçu une femme venue m’avouer qu’elle avait quitté notre Eglise, pour aller dans l’Eglise du Plein Evangile. Elle me disait : « maintenant je sais que Jésus m’aime, il est en moi, il m’a donné son Esprit, je le sens. J’ai quitté ma vie antérieure de péché, mon caractère change. J’ai enfin trouvé ce que je cherchais depuis si longtemps… »

 

Comment voulez-vous que cela ne me fasse pas mal ? Sa maman ne comprend pas et lui a demandé de venir me voir. Elle a du mal à la considérer encore comme sa fille, aurait-elle dit. Et moi, évêque de la Guyane, je ne peux pas ne pas me demander : qu’a-t-il manqué, dans nos communautés chrétiennes du dimanche pour que cette personne n’y ait pas senti la fraternité, l’intérêt, au moment où elle en avait besoin ? Qui suis-je pour dire qu’elle « aurait abandonné le Seigneur ? ». Je ne peux pas le dire. J’ai aimé la manière dont elle m’a dit que maintenant elle lit toujours la Bible… que les paroles du Christ lui parlent au cœur…

 

Seigneur Jésus, viens-toi-même nous donner un cœur capable de faire que nos communautés chrétiennes soit un lieu chaleureux pour TOUS. Fasse que s’accomplisse en nous ce que nous avons décidé en synode : Le dimanche, l’accueil des personnes est importante, de la part du prêtre et des servants, mais aussi grâce à une équipe de laïcs, jeunes et adultes, pour souhaiter la bienvenue aux chrétiens[1], les inviter à prendre place vers l’avant de l’église, reconnaitre les nouveaux et les visiteurs pour les accueillir formellement et les signaler au prêtre.

 

Sans toi, Seigneur, et sans ta grâce, comment pouvons-nous vivre l’amour ?

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane

 

[1] PROPOSITION 7