Marcher devant Dieu dans la justice

« Le Seigneur dit alors à Isaïe : ‘Avec ton fils qui s’appelle ‘Un-reste-reviendra’, va trouver Acaz, au bout du canal du réservoir supérieur, sur la route du Champ-du-Foulon. Tu lui diras : ‘Garde ton calme, ne crains pas, ne va pas perdre cœur devant ces deux bouts de tisons fumants, à cause de la colère bruyante du roi de Syrie et du roi d’Israël.’  »

Isaïe 7,1-9.

 

Nous sommes en 734 avant Jésus-Christ. Autour du Royaume de Juda, à Jérusalem, deux autres petites nations s’agitent et rêvent d’attaquer l’immense empire Assyrien : le royaume d’Israël et le royaume de Syrie. C’est de la folie, dans laquelle ils veulent entrainer Juda pour qu’il fasse partie de leur coalition. Isaïe, de la part de Dieu, vient dire au roi de Juda de ne pas accepter leur proposition. Pour lui, ces deux nations sont deux bouts de tisons fumants, cela veut dire qu’ils n’en ont plus pour longtemps. Leur lutte contre l’Assyrie, prévoit-il, se terminera par leur défaite. Isaïe a bien raison, car, moins de quinze ans plus tard, en 721 avant J.C., le royaume de Samarie sera totalement détruit pas les Assyriens.

 

Le prophète est un homme de Dieu. Comme tous les vrais croyants, il a dans une main la Parole de Dieu, et dans l’autre le journal, c’est-à-dire qu’il s’intéresse à la vie de son peuple. Il s’y intéresse et il analyse ce qui se passe. Il regarde les choses et les événements avec le regard de Dieu. Ainsi sa parole est « parole de Dieu ».

 

Dans certaines circonstances, comme à l’époque d’Isaïe, le message de Dieu est un message de réconfort, car il sait que son peuple est suffisamment droit, suffisamment juste, pour ne pas se lancer dans des aventures, et même pout résister à des tentations contraires au bien-être de tous. Dans d’autres circonstances, comme à l’époque de Jérémie, le message de Dieu est un message d’avertissement, lorsque le peuple s’est trop éloigné du droit. Il risque, alors, de tout perdre.

 

Selon l’état de mon âme, la parole de Dieu vient me réconforter, m’encourager à continuer mes efforts et à me laisser sanctifier par lui. Mais cette parole peut aussi m’avertir que je suis sur une mauvaise pente, que je suis en train de perdre pied, que je dois changer de route si je veux éviter le malheur. Il faut que, comme le prophète, avec l’aide de la Parole, je discerne le message que Dieu m’adresse, à travers les circonstances de ma vie.

 

Pour cela, souvent, j’ai besoin d’un autre, d’un prophète, d’un guide spirituel. Je ne peux pas avancer vraiment dans la sainteté tout seul. J’ai besoin de conseils. Est-ce que je sais les solliciter et les écouter ?

 

Seigneur Jésus, de tout temps tu as envoyé auprès de nous de gens qui sont des prophètes, des guides, des conseillers spirituels, car tu sais bien que personne ne voit tout seul le sommet de son crâne ! Donne-moi de choisir, pour ma vie spirituelle, un guide sûr et de m’en remettre à son  jugement, puisque ce que tu attends de moi, ce n’est rien d’autre que la sainteté.

 

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane