« Oui, comme un ennemi je t’ai blessée – sévère correction ! Sur la masse de tes fautes, tes péchés n’ont cessé de s’accroitre. Qu’as-tu à crier à cause de tes blessures, ta peine est incurable. Sur la masse de tes fautes, tes péchés n’ont cessé de s’accroitre. C’est pourquoi je t’ai infligé cela. »

Jérémie 30,1-2.12-15.18-22

 

Il y a eu au moins trois périodes dans la vie de Jérémie. La première, lorsqu’il croyait encore que son peuple pouvait se convertir et rester sur sa terre. La deuxième, lorsqu’il est devenu convaincu que seule une grave défaie amènerait le peuple à revenir à l’Alliance de Dieu. C’est le moment où il annonce la ruine du temple.

 

La troisième période commence avec l’exil. Maintenant le peuple est frappé, meurtri, blessé dans sa chair et dans son cœur. Il a perdu son indépendance, son roi et son temple. Tout ce que Dieu lui avait promis. Il se demande ce qui a pu se passer, il peut même douter de la bonté de Dieu. Alors Jérémie le réconforte. Il l’amène à reconnaitre son péché, et à voir que c’est son péché qui est la cause de ses malheurs et non pas Dieu. S’il avait obéi, il aurai été plus fort, plus uni, mieux capable de relever les défis.

 

Tous nos malheurs ne sont pas la conséquence de nos erreurs et de nos péchés. Mais le contraire est vrai : tous nos péchés, nos refus d’aimer, notre mépris des autres ne peuvent apporter que des difficultés et des déboires. Alors, il nous faut nous assoir et réfléchir. Non pas reporter sur les autres la responsabilité de nos difficultés, mais analyser sereinement, avec Dieu, ce qui a conduit à nos impasses.

 

Et Dieu qui pardonne tout, nous donnera, avec le courage de reconnaître nos fautes, la chance de reprendre pied et de repartir dans la confiance.

 

Seigneur Jésus, toi qui fais tout tourner pour notre bien, tu utilises même nos fautes pour nous faire progresser. Donne-moi le courage de regarder en face ce qui, dans ma vie, me conduit aux impasses, et dans ta bonté, redirige moi vers le bien.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane