La Sagesse nous invite au festin

« la Sagesse a bâti sa maison… Elle a tué ses bêtes, et préparé son vin,

puis elle a dressé la table… ‘Venez, mangez de mon pain,

buvez le vin que j’ai préparé. Quittez l’étourderie et vous vivrez, 

prenez le chemin de l’intelligence’ »

Proverbes 9,1-6.

 

Le repas fait partie des réalités humaines les plus importantes pour deux raisons. D’abord, manger est nécessaire pour vivre, tout simplement, et le Seigneur a pourvu les êtres vivants de l’extraordinaire faculté du goût, qui donne au repas un caractère de bonheur plus encore que de nécessité ! Manger est agréable ! Cela fait partie des plus habituelles joies de la vie !

 

Mais il est une autre raison, c’est que, pour les êtres humains, à la différence des autres vivants, manger est un acte social, c’est le moment du rassemblement, de la rencontre : la joie grandit quand elle se partage. Les animaux se battent pour de la nourriture, tandis que les hommes se rassemblent autour de la table.

 

Il n’est donc pas étonnant que l’image du Ciel, de ce moment où Dieu rassemblera ses enfants soit souvent dépeint comme un festin, un festin de noces ; partager le pain, le sel et le vin, quel bonheur ! Toute la Bible est traversée par cette image, cette description si humaine du repas de fête que Dieu prépare et auquel il nous invite !

 

Ce repas, cependant, ne doit pas être un moment de débauche et d’excès. St Paul nous le rappelle dans la lettre aux Ephésiens : « Ne vous enivrez pas de vin, car il porte à l’inconduite… »

 

Et tout ceci devient miracle et accomplissement inouï dans l’Eucharistie, où Jésus lui-même devient nourriture : extraordinaire invitation de Jésus qui se donne tout entier, pour nourrir bien plus que notre cœur, notre âme et notre cœur ! Nous n’en aurons jamais fini d’entrer dans la méditation joyeuse de ce mystère par lequel Jésus, en nous nourrissant, fait de nous des êtres divins, des « autres christs ». Avec l’Eucharistie, nous sommes déjà ressuscités, la vie éternelle coule dans nos veines.

 

Seigneur Jésus, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole, et je serai guéri. Fais moi mourir d’amour dans l’Eucharistie que tu m’offres, béni sois-tu !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane