La prière missionnaire de Paul

« Frères, à tout instant nous devons rendre grâce à Dieu à cause de vous et c’est bien juste, étant donné les grands progrès de votre foi et la croissance de l’amour que chacun d’entre vous a pour tous les autres. C’est pourquoi vous êtes notre orgueil au milieu des Eglises de Dieu »

2ème lettre aux Thessaloniciens 1,3-4.

 

Paul avait sans doute passé un certain temps dans la ville de Thessalonique avant d’en fuir dans la précipitation lors d’une persécution qui avait atteint également les personnes qu’il avait converties au Christ Jésus. Réfugié à Athènes, il avait envoyé Silas et Timothée prendre de leurs nouvelles, puis leur écrivit successivement deux lettres que nous avons conservées. Ce sont les plus anciens écrits du Nouveau Testament.

 

Comme à l’accoutumée, Paul commence sa lettre par une prière et une prière d’action de grâce. C’est chez lui une attitude décidée : elle veut d’abord voir le bien, s’en réjouir, et en remercier Dieu. Si nous prenions le temps de remercier le bon Dieu pour tout ce qui est bon, disait le saint Curé d’Ars, nous n’aurions plus le temps de nous plaindre. Comme il est important de jeter sur les personnes et sur les événements un regard positif, un regard de bonté !

 

Il est essentiel de nous habituer à ce qui est bien, sans nous laisser détourner par les aspects négatifs. Ils existent toujours, en toutes choses humaines, c’est vrai, et même en nous. Mais le regard de bonté rétablit la vérité des choses et permet de mieux comprendre l’autre – comme de se mieux comprendre soi-même.

 

Il est tout aussi nécessaire de remercier Dieu pour le bien, pour le bon, pour les autres et tout ce qu’ils vivent de vrai, de beau et de bon. Car l’origine de tout bien, c’est Dieu lui-même. Regarder le bien chez l’autre, c’est y découvrir la trace de Dieu lui-même. Et découvrir Dieu en toutes choses fait grandir en nous la joie de l’Evangile, car c’est la joie de voir Dieu vivifier tous ceux qu’il anime et conduit vers la sainteté.

 

Seigneur Jésus, tu as dit : « Ta lampe, c’est ton œil. Si ton œil est transparent, toute ta personne sera lumineuse. Mais s’il est mauvais, tu seras toi aussi dans l’obscurité » (Luc 11,34). Donne-moi un œil qui sache trouver le bien en chacun et rendre grâce au Père pour tout ce qui est bon autour de moi et dans le monde.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane