« Parmi vous, je rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce messie crucifié. Et c’est  dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je suis arrivé chez vous. Mon langage, ma proclamation de l’Evangile n’avaient rien à voir avec le langage d’une sagesse qui veut convaincre »

 

1 Corinthiens 2,1-5

 

 

Paul entre ici dans le vif du premier sujet de sa lettre aux Corinthiens. Il affronte une division profonde dans la communauté qu’il avait éACvangélisée. Or il semble que cette division vient de ce que d’autres missionnaires, Apollos, Képhas et d’autres peut-être, plus savants ou d’une sagesse plus visible, ont pris de l’ascendant sur la communauté de l’apôtre.

 

Alors Paul va jouer l’humilité, la simplicité, et l’adhésion au message le plus profond de l’Evangile, qui n’est rien d’autre que la Passion de Jésus. Paul ne prétend pas à l’éloquence. Il veut que l’on reconnaisse sa sincérité et son amour de l’Evangile. Il sait que la Passion de Jésus est le cœur de tout. C’est là que la passion des hommes trouve son réconfort le plus authentique. C’est là que la suite du Christ et ses difficultés trouvent son encouragement.

 

Seul le Christ crucifié nous a libérés de nos fautes. Et seule notre participation à son offrande nous permettra de participer aussi à sa Résurrection. Paul le sait. Il sait aussi que ce message est fou, et que beaucoup de missionnaires seront tentés, au long des siècles, de faire l’impasse sur la croix de Jésus. Ils diront : c’est le Christ ressuscité qui est vivant aujourd’hui. Nous disons avec Paul que c’est le Christ crucifié que Dieu a ressuscité, et nous sommes lavés par le sang de sa croix.

 

Seigneur Jésus, je te prie pour que l’unité de tes frères et sœurs, les chrétiens, se fasse sur la base posée par ton Evangile. A ta suite, nous savons que celui qui veut gagner sa vie la perdra, et que celui qui perd sa vie la gagnera. Accorde-moi de savoir prendre ma croix, chaque jour, et de te suivre.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne