Accorde moi seulement de quoi subsister

« Seigneur, je ne te demande que deux choses, ne me les refuse pas avant que je meure ! Éloigne de moi le mensonge et la fausseté, ne me donne ni la pauvreté ni la richesse : accorde-moi seulement de quoi subsister. Car, dans l’abondance, je pourrais te renier en disant : « Le Seigneur n’existe pas. » Et, dans la misère, je pourrais devenir un voleur, et profaner ainsi le nom de mon Dieu » 

Proverbes 30,6-9

Ce texte, chers amis, je l’ai découvert dans le cahier de méditations d’un homme de Soweto, mort de faim au Mozambique, alors qu’il était parti chercher du travail. C’était un ministre laïc de l’Eucharistie, il était marié mais venait de perdre son emploi. Au cours de la veillée funèbre, sa sœur me donnait son cahier. Il avait simplement recopié ces lignes du livre des Proverbes quelques jours avant sa mort.

Tout est dit. Quelle sagesse se dévoile dans le regard sur les dangers qui se rejoignent, de l’abondance et de la misère ! Tandis que l’une peut conduire à ignorer Dieu, devenu « inutile », l’autre fait glisser dans la débrouille et le vol. Nous avons besoin des moyens nécessaires pour vivre dignement. Nous ne devons jamais en devenir les serviteurs ou les esclaves.

Que la prière de ton sage, Seigneur, soit ma supplication continuelle pour moi et pour tous. Puissions nous apprendre à mettre les richesses de la nature au service de la dignité de chaque vie. Qu’elles servent à notre solidarité, que je serve toujours le bien commun.

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne