Dans le Christ, on se réconforte

  Ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres »

Lettre aux Philippiens 2,1-4.

« Dans le Christ, on se réconforte les uns les autres. » Dans le Christ ! Tout, chez saint Paul, tire son origine du Christ et de l’imitation qu’il nous propose. Je reste profondément ému de la profondeur de la connaissance du Christ acquise par Paul. Il n’a pas connu le Christ « selon la chair », il ne l’a sans doute jamais rencontré pendant sa vie terrestre. Mais il a acquis une affection et une intimité tout à fait remarquables, qui faisait dire à Saint Thérèse d’Avila, à son propos : « Paul, chaque fois qu’il ouvre la bouche, c’est Jésus Christ qui en sort. »

Le Christ a fait peu de demandes, nous rappelle le pape François dans La joie de l’Evangile. Mais il en est une qui revient continuellement, c’est celle de l’amour fraternel. Un disciple du Christ ne peut jamais être seul. Il est incorporé à l’Eglise, corps du Christ, dont il doit être un membre vivant, actif, recherchant l’unité ! Tout chrétien qui dit se passer de l’Eglise et de la vie ecclésiale n’a pas encore tout saisi du Christ Jésus. « A ceci, tous vous reconnaitront pour mes disciples, à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jean 13,35).

L’amour mutuel suppose ce que Paul nous décrit : l’humilité, le désir de faire plaisir à l’autre, le sentiment d’avoir besoin de l’autre, la joie de reconnaitre les qualités de l’autre… Tout cela nous rappelle l’amour que Dieu nous porte, que Jésus Christ a manifesté tout au long de sa vie, et que les saints ne cessent de nous montrer en exemple. L’amour vient de Dieu, et par lui, nous le recevons pour le partager mutuellement.

Seigneur Jésus, tu t’es présenté toi-même comme doux et humble de cœur, tu as vécu ainsi toute ta vie et jusqu’à l’horreur de ta passion. Tu as donné à tes saints de témoigner, au long des âges, de la puissance de cet amour. Tu nous dis que ton fardeau est léger et ton joug facile, oui, ton fardeau et ton joug, n’est-ce pas ce commadnement de l’amour mutuel ? Donne à nous, ton Eglise, d’en porter humblement témoignage chaque jour.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane