Celui qui donne donne de la joie à Dieu

«  Je ne recherche pas les dons ;

ce que je recherche, c’est le bénéfice

qui s’ajoutera à votre compte. J’ai

d’ailleurs tout reçu, tout ce qu’il faut »

Lettre aux Philippiens 4,10-19.

 

Toute parole de la Bible vient de Dieu, et c’est pour moi le signe qu’Il nous propose d’approfondir à travers Paul son serviteur la relation que nous entretenons avec nos biens. Remerciant les Philippiens pour leur générosité, l’Apôtre regarde maintenant les bienfaits, pour eux-mêmes, de cette générosité à son égard.

 

« Ce que je recherche, c’est le bénéfice qui s’ajoutera à votre compte ». Le détachement de Paul est total, car à aucun moment il n’est centré sur lui-même. Ce qui lui importe, c’est le salut de ses fidèles et de l’humanité tout entière. Il a donné sa vie pour les autres ; c’est leur bénéfice qui le préoccupe.

 

Il nous indique ensuite que le bénéfice est augmenté par la générosité. Dieu trouva agréable et accepte les dons parce que cela lui plait. » L’apôtre met ainsi le doigt sur une expérience que nous faisons malheureusement trop peu : plus nous sommes généreux, plus nous sommes bénis de Dieu ! Que l’on me permette une parabole.

 

Un pauvre homme venait tous les jours mendier en face du palais du calife de Bagdad. Il ne voyait jamais le calife qui ne sortait qu’en carrosse. Un jour cependant, le calife sortit à pied et se dirigea vers le pauvre. Ce dernier était tout excité : « aujourd’hui, c’est mon jour ! ». Arrivé près de lui, le calife lui dit : « Bonjour. Que peux-tu me donner ? » Le mendiant était révolté que cet homme si riche lui demande quelque chose à lui qui n’avait rien. Mais ne pouvant refuser, il retira un grain de riz de son cabas et le lui offrit. Le calife le remercia et s’en alla. Le mendiant ne décoléra pas de la journée. Mais le soir venu, il dut repartir chez lui. Vidant son sac dans la casserole pour y verser tout le riz, il aperçut, au milieu de tous les grains, un grain de riz en or ! Comprenant alors combien son avarice avait été dommageable, il s’exprima : « Ah ! Si j’avais donné tout mon riz, je serai bien riche à présent… »

 

Seigneur Jésus, tu combles de bien les généreux et tu leur ouvres les trésors de ta grâce. Toi qui, parce que tu as tout donné, que tu ‘as été obéissant jusqu’à la mort et la mort sur la croix, Dieu t’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms’, apprends-nous à reconnaitre à quel point devenir généreux est un sacrifice que Dieu trouve agréable et qui lui plait, et que le bénéfice s’ajoutera à notre compte.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane