Seul Jésus nous montre COMMENT aimer.

« Ce que je t’écris n’est pas un nouveau

commandement, c’est celui que nous

avions dès le début. — Je te le demande

 : aimons-nous les uns les autres »

2ème lettre de Jean 1,4-9.

 

La deuxième lettre de Jean a été écrite à un moment où des divisions sérieuses s’étaient déclarées dans la communauté chrétienne d’Asie mineure, et elles avaient provoqué une rupture. Des chrétiens avaient quitté la communauté, ou avaient été expulsés, pour avoir nié que le Christ était véritablement un homme. C’était un moment de grande souffrance pour tous : pour la communauté et bien sûr pour l’apôtre fondateur et responsable qui rédige cette lettre.

 

Comme il est difficile de demeurer dans l’amour ! Il se mêle en nous tellement d’impondérables, nous sommes, chacun d’entre nous, tellement sûrs d’avoir raison, contre les autres et parfois contre l’Eglise. Et d’ailleurs, c’est parfois vrai ! Il se peut que certains soient suffisamment clairvoyants pour remarquer des choses, des attitudes, des paroles, qui manquent à la vérité. Mais voilà, la vérité ne suffit pas. Elle peut enfler, comme dit Paul, tandis que l’amour construit.

 

Combien sont-ils, ceux qui quittent notre Eglise parce qu’ils estiment avoir raison et ne plus pouvoir supporter certains comportements ? Et combien sont-ils ceux qui sont dans l’Eglise, mais qui font fuir des frères et des sœurs par leur manque de vérité et de charité ? Nous aimer les uns les autres suppose une telle abnégation de soi, un tel regard sur ce qui, chez l’autre, édifie au lieu de détruire, et un tel regard sur soi, qui permet d’écarter ce qui divise pour ne garder que ce qui unit !

 

« Ne tiens pas pour vérité ce qui manque de charité, et ne tiens pas pour charité ce qui est dépourvu de vérité » disait Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, la carmélite d’origine juive assassinée à Auschwitz ! Que cela soit pour nous comme la boussole qui nous permette d’édifier l’Eglise du Christ avec la même bienveillance que celle que Dieu conserve toujours à notre égard !

 

Seigneur Jésus, tu es la tête du corps qui est l’Eglise et j’en suis membre, par ta grâce qui pour moi n’a pas été vaine, au moins jusqu’à présent, fais de moi un membre aimant de ton Eglise, aimant de tous tes frères et sœurs, écarte de moi tout ce qui peut contribuer à diviser, à scandaliser, à meurtrir ton Eglise ; Permets qu’avec toi, j’offre ma vie et ses défis pour l’unité de ton Eglise, dans l’Amour.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane