Pour le Christ, l’étranger est un frère

« Mon bien-aimé Gaïus, tu agis en

vrai fidèle dans ce que tu fais pour les

frères, qui sont pourtant des étrangers

Ils ont rendu témoignage à ta charité »

3ème lettre de Jean 1,5-8.

 

La troisième lettre de Jean suit de près le seconde mais elle ne s’adresse pas à la communauté, elle est envoyée à un chrétien du non de Gaïus. L’occasion vient du fait que des membres de la communauté chrétienne ont fait le voyage pour retrouver Jean « l’Ancien » et lui apporter quelques nouvelles. Parmi celles-ci il en est de bonnes, dont l’aide que les voyageurs ont reçu de Gaïus.

 

On comprend que ceux qui rendent visite à « l’Ancien » sont des chrétiens, mais étrangers par rapport à la communauté. Cependant, Gaïus ne les a pas traité comme tels. Il a reconnu que leur foi chrétienne en a fait des frères et des sœurs. L’auteur de la lettre loue Gaïus pour sa fidélité, et il loue ces chrétiens qui ont attendu d’autres chrétiens le soutien nécessaire à leur voyage, au lieu de se tourner vers les « païens ».

 

Ce billet remet devant nous deux évidences chrétiennes que nous devons sans cesse vérifier dans notre vie. La première c’est qu’en Christ, il n’existe plus d’étrangers ! « Que vous soyez juifs ou grecs, esclaves ou hommes libres, l’Esprit qui est un a fait de nous un seul corps au moment du baptême. Et tous nous avons bu de l’Esprit qui est un » (1 Corinthiens 12,13).

 

La deuxième évidence, c’est que l’amour mutuel requis des chrétiens est un amour de charité et de solidarité. « Faites-vous des amis avec l’argent trompeur, et quand il viendra à manquer, eux vous accueilleront dans les demeures éternelles (Luc 16,8).

 

Seigneur Jésus, donne à la communauté chrétienne de vivre plus intensément encore dans l’amour et le soutien fraternel, et donne-lui surtout, dans ce monde déchiré et divisé, de manifesté l’universalité de ton Eglise, pour laquelle il ne peut exister aucun étranger.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane