« Moi, Jean, j’ai vu dans le ciel un

signe, grandiose et admirable :

sept anges qui détiennent sept

fléaux ; ce sont les derniers. »

 

                     Apocalypse 15,1-4

 

Une vision de Jean, grandiose et admirable ! Nous sommes invités à admirer et à nous réjouir. J’y vois deux motifs : la colère de Dieu est accomplie et ceux qui ont remporté la victoire sont là, devant nous. Les malheurs sont finis !

 

Il faut donc que la colère de Dieu s’accomplisse. Je la vois comme une victoire sur la bête immonde, sur le mal absolu, ce mal qui nous déchire et nous tue. Seule la colère de Dieu peut en venir à bout parce seul Dieu n’a pas pactisé, ne peut pas pactiser avec le mal. Quant à sa colère, elle est l’expression de l’horreur que provoque en lui tout ce qui nous déchire et nous tue.

 

La victoire sur la bête ne veut pas nécessairement dire que c’est une victoire contre des  êtres humains. Car seule la bête est totalement mauvaise, irrécupérable, si j’ose dire. Les êtres humains, eux, sont partagés, divisés, en eux le mal et le bien se mélange. Seul Dieu peut faire le tri. Voilà ce que sa sainte colère opère, elle fait le tri, elle élimine le mal – par les fléaux que tiennent les sept anges – pour que surgisse le bien et que l’être humain, purifié comme par le feu, resplendisse de la pureté de Dieu.

 

Oui, je ne comprends pas la victoire comme celle de Dieu contre une partie de l’humanité, mais comme l’élimination, en chacun de nous de ce qui a été sali par la bête.

 

Tu sais bien, Seigneur Jésus, que ma vie est un combat, et que sans toi, je ne peux pas le mener, moi qui fais le mal que je ne veux pas et qui ne parviens pas à réaliser le bien que je veux. Viens toi-même avec ton ange me purifier de mon péché et réaliser en moi ta victoire.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne