Elie est déjà venu

« Elie est déjà venu; au lieu de le reconnaître, ils ont fait de lui ce qu’ils ont voulu »

Matthieu 17 ;10-13.

 

La scène de l’Evangile médité aujourd’hui se déroule juste après la Transfiguration de Jésus sur la montagne. Ses trois plus proches disciples, Pierre, Jacques et Jean redescendent avec lui après l’avoir vu, enveloppé dans la lumière divine, entouré de Moïse et d’Elie. Ces deux personnages représentent la Loi et le Prophètes, c’est-à-dire le cœur de l’Ancien Testament.

 

Les disciples interrogent Jésus sur une tradition très forte dans le peuple le juif, la croyance qu’Elie doit revenir avant la venue du Messie. Cette croyance s’appuyait sur deux faits : d’abord sur la réputation d’Elie, le premier des grands prophètes de la période des Rois. Il a vécu au 9ème siècle avant Jésus Christ. Il a vécu un parcours un peu semblable à Moïse : s’étant donné une mission non décidée par Dieu, il s’enfuit au désert du Sinaï par peur des représailles. Il y est rattrapé par le Seigneur qui le renvoie, cette fois-ci en mission commandée. Il y trouve un courage indomptable.

 

La deuxième raison tient dans le récit de son « enlèvement au ciel », et donc à la conviction qu’il n’est pas mort. Il reviendra annoncer les temps messianiques, telle est la tradition juive. Jésus répond à ses disciples qu’il est déjà revenu. Tandis que les disciples comprennent que Jésus parle de Jean-Baptiste, il se présente, Lui, comme le Messie attendu. Telle est la foi de l’Eglise.

 

Seigneur Jésus, tu es Celui qui doit venir, comme tu l’as toi-même affirmé devant les disciples de Jean-Baptiste. Et tu ne cesses d’envoyer devant toi des Elie, des Jean-Baptiste, des Prophètes qui te présentent au monde. Aide-moi à t’offrir à tous ceux que je rencontre, avec la même humilité et la même audace qu’Elie et Jean-Baptiste. Il faut que je diminue et que tu grandisses !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane