Nos petitesses ne peuvent pas arrêter Dieu

« Tu ne pourras plus parler jusqu’au jour où cela se réalisera parce que tu n’as pas cru à mes paroles. Celles-ci s’accompliront en leur temps ».

 

Luc 1, 5-25.

 

L’Evangile de Luc s’ouvre dans Temple de Jérusalem, et il se clôturera aussi dans le Temple, en 24, 53. Le moment est solennel. Un seul prêtre a le droit de pénétrer devant la partie la plus sacrée, la demeure de Dieu, appelée « le Saint » (Hekhal). Dans cette salle, il y avait un autel d’or sur lequel il devait faire brûler de l’encens. Derrière se trouvait « le Saint des Saints » (Débir) où seul le Grand-Prêtre pouvait pénétrer une fois par an.

 

Ce jour-là, le prêtre Zacharie a été désigné par le sort pour y accomplir le culte en faveur du peuple. C’est là que le rejoint l’ange Gabriel, le messager de Dieu, lui annoncer que sa femme, vieille et stérile, va enfanter. On comprend son émoi. Il reste dans le mystère de l’être humain que de ne pas être toujours à la hauteur de ce que Dieu souhaite. Mais cela ne désarme pas le Seigneur : ses paroles s’accompliront lorsque en leur temps !

 

Ainsi, nos petits refus n’ont pas d’incidence sur le projet de Dieu, mais ils nous mutilent, ils nous font mal à nous. Le doute de Zacharie l’a conduit à perdre la parole, au moins pour un temps. Il la retrouvera lorsqu’il se rendra à la volonté de Dieu, un peu plus tard. Alors, il acceptera de donner à l’enfant le nom voulu par Dieu et non celui de son caprice : « son nom est Jean » (cf. Luc 1, 63).

 

Père très bon, je te rends grâce pour ce projet de salut que tu développes pour chacun de nous en son temps. Tu n’es jamais désarçonné par nos hésitations et nos refus, mais, petit à petit tu nous donnes d’entrer plus avant dans notre rédemption. Aide-moi à mieux correspondre aujourd’hui à tout ce que tu m’offres, pour ta gloire et le salut du monde.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne