Il guérissait toute maladie

« Jésus quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de  Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe. »

Matthieu 4,12-17.23-25.

 

Le cycle liturgique continue de célébrer Noël jusqu’à la fête du baptême de Jésus, dimanche prochain. Nous continuons donc de recevoir des paroles d’Evangile qui nous introduisent au mystère de la naissance et de la mission de Jésus. Aujourd’hui, l’Evangile de Matthieu nous donne un aperçu de la mission de guérison mise en œuvre par Jésus.

 

Une des constantes de cet évangile, pour commencer, tient en ce qu’il montre toujours que Jésus « accomplit » les écritures. Il tient à rassurer ses lecteurs qui sont, pour la plupart, des chrétiens venus de la nation juive. Certains ont dû recevoir des rebuffades de la part de leurs concitoyens, et Matthieu les soutient en leur manifestant, tout au long de son récit, que Jésus est bien celui qui était annoncé et attendu dans les Ecritures !

 

De fait, Jésus n’a pas établi son lieu de rassemblement à Nazareth, mais à Capharnaüm, ville côtière, ville frontière, « carrefour des nations » au plus haut point, et où se trouvait la maison de Pierre. Les fouilles qui y ont été conduites au siècle dernier montrent que la maison de Pierre a subi, dans les premiers siècles après Jésus-Christ, des transformations pour en faire une « église ». On y vénérait la présence du Maître pendant sa vie publique, entre son baptême, sa mort et sa Résurrection.

 

L’autre intérêt de ce « résumé » est de nous rappeler que le ministère de Jésus fut d’abord et avant tout un ministère de la miséricorde, et, particulièrement, de la « miséricorde temporelle » comme nous le rappelle si bien le pape François. Aucune souffrance n’échappe à la compassion du Christ, « visage de la miséricorde du Père ». Il s’est fait proche, physiquement et spirituellement, de tous les malheureux de son peuple. Il leur a ouvert les bras de la compassion, du la guérison et du pardon. C’était, c’est sa mission première : guérir et pardonner. Là se trouve le Royaume de Dieu.

 

Seigneur, en cette année jubilaire, nous te remercions de nous donner l’occasion de mieux te connaitre, pour mieux vivre de toi et mieux de faire vivre en ce monde où nous sommes. Montre-nous ton visage de miséricorde et accorde nous d’en être comme des miroirs bienfaisants.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane