Il marchait sur la mer

« Aussitôt Jésus parla avec eux et leur dit : ‘Confiance ! C’est moi ; n’ayez pas peur !’ Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur »

Marc 6,45-52.

 

Juste après la multiplication des pains, Jésus avait renvoyé les foules, puis il avait enjoint à ses disciples de le précéder sur l’autre rive. Mais voilà qu’ils se trouvent en difficulté, sur le lac, et Jésus décide de les rejoindre. Tout est là pour les effrayer : le vent, la venue du Maître marchant sur les eaux, et enfin, son autorité sur les vents !

 

La présence de Jésus, qui vient du monde de Dieu, n’avait rien de rassurant, pour dire les choses simplement. Tout, en lui, était différent, pur, puissant, inattendu. Tout provoquait car aucune des actions, des paroles et des comportements de Jésus ne pouvait ressembler à ce qui était courant, même dans les cercles religieux du peuple juif. Ici, nous sommes en présence d’une « théophanie », d’une manifestation proprement divine, ce qui provoque toujours de la crainte, car chaque fois qu’une créature se trouve en présence du Divin, elle se découvre « néant », infime poussière. Si nous osons, si souvent, nous tenir en présence de Dieu sans sourciller, c’est bien que notre conscience de sa présence est très, très modeste !

 

A l’inverse de la créature, le Verbe créateur invite à la confiance : « Confiance ! C’est moi, n’ayez pas peur ! » Car il ne se manifeste pas pour effrayer, pour détruire, pour humilier. Au contraire, sa venue est toujours un geste sauveur ! Toujours, à moins d’être un avertissement face à celui qui, loin d’avoir peur, se pare d’une sécurité toute humaine faite de suffisance et d’hypocrisie.

 

Seigneur Jésus, tu l’as promis à tes disciples, tu serais avec eux jusqu’à la fin du monde, c’est-à-dire jusqu’à ton retour dans la gloire. Tu n’as jamais abandonné ton Eglise, même si, quand il le faut, tu l’émondes et la purifie de nos fautes et de nos tragiques comportements. Viens encore vers nous, et redis-nous, quand il le faut, de ne pas avoir peur mais de vivre davantage dans la confiance et dans l’obéissance

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane