Il avait fait beaucoup de guérisons

« Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour qu’il ne soit pas écrasé par la foule. Car il avait fait beaucoup de guérisons… »

 

Marc 3, 7-12

 

Ces quelques versets forment un résumé de l’action de Jésus au début de son ministère. Les foules accourent, car il avait fait beaucoup de guérisons. Voilà une description bien intéressante et réaliste des relations établies entre le Maître et son peuple : une relation de grande confiance, établie sur la puissance guérissante du Seigneur. On croirait vivre déjà les célèbres « soirées de louange et de guérison » dont nous sommes, aujourd’hui encore, si friands.

 

Jésus aimait guérir, ce n’était un secret pour personne. Il aimait remettre dans le circuit de la vie celles et ceux que la maladie ou un handicap empêchaient de déployer tous les talents. La suite montrera cependant que son désir allait plus profond encore. C’est le cœur, au fond, que Jésus souhaitait atteindre, pour le tourner définitivement vers le Père. Le pardon accordé au paralytique (cf. Marc 2, 1-10) pointait déjà dans cette direction.

 

Et nous, pourquoi donc accourrons-nous vers Jésus ? Je ne doute pas qu’il soit heureux de guérir nos blessures et de panser nos plaies. Mais je l’imagine aussi nous murmurer à nos oreilles : « change de vie, et crois à la bonne nouvelle ! » (cf. Marc 1, 15). La guérison profonde qu’il nous propose va plus loin que la simple satisfaction de nos désirs. Elle nous entraine à rechercher Son désir, c’est-à-dire la volonté de Son Père. Y-sommes-nous prêts ?

 

Seigneur Jésus, comment ne pas vouloir rejoindre la foule de ceux qui ont couru vers toi ? Comment aussi, ne pas ressentir, dans notre cœur, l’appel insistant, à rejoindre le groupe – beaucoup plus restreint – de tes disciples ? Ne permets pas que j’en reste à ce que je souhaite de ta part, sans chercher ce que tu souhaites de la mienne.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne