Ce sont des hommes que tu prendras

« Jésus dit à Simon : ‘Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.’ Alors ils

Bible illustrée_Images Eric de Saussure_Textes de la bible de Jérusalem-Les pressesde Taizé-Seuil 1968

ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. »

Luc 5,1-11.

 

Le récit de l’appel de Simon dans saint Luc prend une couleur particulière, bien dans la manière du 3ème évangile. Jésus prend son temps pour apprivoiser celui dont il fera le chef de l’Eglise. Dans un premier temps, il lui demande un service : en effet, pressé par la foule qui vient l’écouter, Jésus a besoin d’un peu d’espace. Il monte dans la barque de Simon, de sorte qu’il puisse s’adresser à la foule en la tenant à une distance raisonnable. Ce faisant, il valorise le pêcheur. Il s’en fait le débiteur, recevant de lui l’aide dont il la besoin.

 

Dans un deuxième temps, Jésus teste la confiance de l’homme. Simon a entendu l’enseignement de Jésus. En a-t-il été touché ? A-t-il saisi le mystère de Celui qui parle avec autorité, comme personne d’autre (cf. Marc 1,28 ; Luc 4,36). Et oui ! Simon manifeste une belle confiance : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets » (Luc 5,5).

 

Jésus récompense la confiance de Simon par une telle surabondance de poissons que l’homme prend conscience de se trouver en présence d’un être lié à la divinité, et il prend peur, car face à la sainteté, il se reconnait profondément impur. Isaïe avait fait la même expérience dans le temple (cf. Isaïe 6,5).

 

Alors la vie de Simon bascule. Jésus, qui s’est fait reconnaître comme le Messie, l’appelle à le suivre. Un appel sans retour, décisif, pour lequel Simon doit quitter tout ce qui a fait sa vie antérieure. Une réponse fondée sur une immense confiance, sur une relation profondément humaine de communion, la seule qui permette d’engager ainsi une vie toute entière.

 

Seigneur Jésus, tu as les paroles de la vie éternelle, et tu as cette capacité inouïe de t’attacher ainsi des êtres humains pour le service de l’Evangile, c’est-à-dire du salut apporté aux êtres humains dans la miséricorde, la guérison et le pardon. Donne aux jeunes que tu appelles, en Guyane, la force de répondre avec la même confiance que Simon Pierre, et donne-leur de trouver autour d’eux une communauté chrétienne qui les soutienne.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane