Ce peuple m’honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi

« Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » 

 

Marc 7, 1-13.

 

Parmi le peuple qui habitait dans le pays de Jésus, il avait, comme aujourd’hui, des pratiquants et des non-pratiquants. Et parmi les pratiquants, les pharisiens se distinguaient pour leur obéissance aux lois de leur religion juive. Il y en a 613. Ceux qui les pratiquent le font avec une grande dévotion, espérant plaire à Dieu par leur obéissance et ils y mettent beaucoup d’efforts. Pharisiens veut dire « séparés ». Cela exprime bien leur désir de ne pas être mélangés avec les autres, les « pécheurs ».

 

Le diable nous prend de deux manières. Quand nous ne cherchons pas à faire le bien, il nous rassure que ça n’est pas grave, que nous sommes comme tout le monde et que, de toutes façons, Dieu est bon et miséricordieux. Quand au contraire nous cherchons à bien faire, il va tenter de nous faire tomber par le fait, justement, que, faisant bien, nous sommes meilleurs que les autres. Alors nous nous mettons soit à nous glorifier en nous comparant aux « impies », soit à mépriser les autre pour leur infidélité à la Loi.

 

Voilà ce que Jésus rejette. Il rejette le comportement de ceux qui mettent l’observance de la loi au-dessus de tout le reste : le respect des autres et le rejet de l’amour et de la charité. Pour lui, cela revient à rejeter le commandement de Dieu, le plus important de tous, pour se donner bonne conscience par des traditions tout à fait secondaires.

 

Donne-moi, Seigneur, de ne pas mépriser la loi de l’Eglise, mais de toujours considérer le cœur de cette loi comme toi, tu nous as montré l’exemple : « C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » (Matthieu 9, 13)

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane