« C’est en raison de la dureté de vos cœurs 
qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme. 
»

Marc 10,1-12.

 

La question du divorce demeure aujourd’hui une des questions les plus controversées entre l’Eglise catholique et beaucoup d’autres Eglises d’une part, et la société contemporaine d’autre part. Ce n’est pas difficile à comprendre parce que toutes les sociétés l’admettent, sauf les Eglises chrétiennes dont je viens de faire mention. Ces dernières ne se sentent pas autorisées à changer ce que Jésus a dit d’une manière si claire lorsqu’il fut interrogé par les Pharisiens.

 

Ce n’est pas seulement aujourd’hui que les sociétés humaines et plusieurs religions admettent le divorce. Il en allait de même à l’époque de Jésus : Juifs, Grecs, Romains, Egyptiens, tous admettaient le divorce. Jésus s’inscrit donc en opposition avec tous les autres par son refus total, qu’il exprime ainsi : « Au commencement, il n’en était pas ainsi, selon la volonté de Dieu, les époux se donnent l’un à l’autre pour toujours, on ne reprend pas ce que l’on a donné ».

 

La perception du Christ est radicale, elle prend sa source dans la Bible. Selon lui, Dieu a créé l’homme et la femme pour que l’amour qui les unit soit un don sans retour. Un don qui ne se vit que grâce au pardon quotidien, un don qui manifeste que la nature de l’amour n’est pas seulement de l’ordre du sentiment, mais de l’ordre de la décision : aimer, c’est vouloir le bonheur et le bien de l’autre, et c’est y trouver sa joie. Dieu est la source de l’Amour, il est l’Amour, il nous porte pour nous permettre de le vivre, avec sa grâce.

 

En même temps, Jésus sait bien que beaucoup n’y parviennent pas. Il se tient près d’eux, avec sa miséricorde inépuisable. Il ne leur montre aucun mépris, aucune rancœur, aucun jugement. Le Christ est le seul qui, à la fois, nous propose l’idéal le plus élevé, et qui, en même temps, fait route avec nous pour nous faire comprendre et accueillir cet idéal dans notre vie. Il nous demande d’agir de même les uns envers les autres.

 

Seigneur Jésus, ce que tu nous proposes pour la vie de famille est le chemin royal du bonheur et de la paix. Affermis-nous sur ce chemin, ne tiens pas compte de nos écarts et de nos fautes, mais relève-nous toujours ;

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane