le jeûne qui plaît au Seigneur

« Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu  des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »

Matthieu 6,1-6. 16-18.

 

Le jeûne est une pratique ancestrale, largement honorée par le Christ. Voici ce qu’en dit le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartholomée 1er : Dans la culture religieuse, la sobriété s’apprend par le jeûne, et je voudrais vous en faire une description sommaire : Il s’agit en effet de réduire « notre consumérisme par la modération et l’abstinence. L’éthos ascétique nous enjoint de protéger le don de la création et de préserver la nature intacte. C’est la lutte pour la modération et la maîtrise de soi, lorsque nous ne consommons pas n’importe quel bien de manière impulsive, mais manifestons plutôt un sens de frugalité et d’abstinence de certains biens. »

 

« Le jeûne implique un sens de liberté. Le jeûne est une façon de ne pas vouloir, de vouloir moins, et de reconnaître les besoins des autres. Par l’abstinence de certains aliments, nous ne nous punissons pas, mais nous rendons plutôt capables de reconnaître la valeur adéquate de chaque aliment. Le jeûne est donc une alternative critique à notre mode de vie consumériste, à la société de convoitise, qui ne nous permet pas de remarquer l’impact et l’effet de nos habitudes et de nos actions. »

 

« Le jeûne ne nie pas le monde, mais affirme l’entière création matérielle. Il rappelle la faim des autres dans un effort symbolique de s’identifier, ou du moins de se rappeler, de la souffrance du monde, afin de languir pour sa guérison. Par le jeûne, l’acte de manger devient le mystère du partage. »[1]

 

Seigneur Jésus, je t’offre le carême qui s’ouvre aujourd’hui. Je t’offre toutes les œuvres de miséricorde que me permettront une plus grande proximité avec toi, ceux qui m’entourent, et la pratique du jeûne qui te plait.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane

[1] Patriarche Bartholomée, conférence l’Institut Catholique de Paris le 30 janvier 2014.