Ils parlaient de l’Exode qu’il allait accomplir à Jérusalem

« Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui (Jésus) : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son exode qui allait s’accomplir à Jérusalem. »

Luc 9,28-36.

 

L’épisode de la Transfiguration prit place à un moment charnière de la vie publique de Jésus. Dans l’Evangile de Luc, le Seigneur est à la veille de monter à Jérusalem. Il sait que l’opposition des chefs des prêtres et des maîtres de la loi est à son plus haut et la décision de le tuer a déjà été prise. Que doit-il faire ? Continuer sa mission jusqu’au martyre ? Se mettre à l’abri et se protéger, lui et les siens ? Devant ce choix vital, Jésus se retourne vers son Père : il va sur la montagne pour le prier. Quel est donc la volonté de son Père ? Il vient la demander.

 

Sur la montagne, Moïse et Elie le rejoignent. Ils parlent ensemble de son Exode : Luc emploie un mot symbole, qui évoque la libération des Hébreux esclaves en Egypte. Ainsi, Jésus comprend que sa mission s’accomplira précisément à Jérusalem, par une mort « libératrice » pour lui et pour l’humanité. Moïse et Elie, ce sont « La Loi et les Prophètes », ils représentent tout l’Ancien Testament, toutes les Ecritures, que Jésus connaissait si bien et qui, toutes, Parlent de Lui ! Luc suggère ainsi que, dans sa Prière, Jésus accueille par la Parole la confirmation d’une mission décisive. La Parole éclaire le pas que nous avons à faire.

 

Jésus n’a pas gravi la montagne tout seul. Il a emmené avec lui les trois disciples les plus proches. Eux aussi redoutent la montée vers Jérusalem. Jésus veut les rassurer, leur annoncer prophétiquement la victoire. C’est pour eux qu’il est « transfiguré », que ses vêtements et tout son être deviennent « lumière ». Il veut prendre soin d’eux à l’avance, prévenir leur désarroi. Ainsi, Jésus pratique à l’égard des siens la miséricorde spirituelle : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, exhorter les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

 

Seigneur Jésus, aux moments clés de ta vie, tu t’es toujours tourné vers ton Père et tu as trouvé, dans les Ecritures, la lumière qui illumine Sa volonté. Tu n’as pas abandonné les tiens non plus, cherchant à les réconforter et à les confirmer dans la foi. Donne-moi de vivre, pendant ce carême, ce triple effort : prière – écoute de la Parole – soutien de mes frère et sœurs.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane