Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ?

« ‘Ordonne que mes deux fils que voici siègent l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton royaume’. Jésus répond : ‘Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ?’ »

Matthieu 20,17-28.

 

L’Evangile de Matthieu reprend le chapitre 10 de l’évangile de Marc et souligne à quel point l’enseignement de Jésus sur sa mort prochaine à Jérusalem n’entre pas vraiment dans la compréhension de ses disciples. Ce sont vraiment, au sens étymologique du mot disciples, des « apprentis ». Leurs pensées sont très éloignées encore de celles de Jésus. Ce dernier ne s’offusque pas. En effet, ses pensées à lui, comme celles de Dieu, sont trop différentes de celles des hommes.

 

Lui pense aux autres, à tous les autres, de tous les temps. Il pense aussi à nous qui viendront si longtemps après lui. Il pense à notre incapacité à aimer et à trouver, tout seuls, la joie de donner, la joie de vouloir le bien de l’autre. Eux, comme nous, pensent d’abord à eux-mêmes, à leur position sociale, à ce que les autres pourraient dire d’eux, à leur bien être matériel, à leur pouvoir peut-être aussi.

 

Jésus leur annonce qu’ils participeront, vraiment, à son destin, à son chemin de croix. Ils boiront la coupe qu’il boira, non pas par leurs propres forces, mais par sa puissance en eux. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ! » (Jean 15,5). Le reste, alors, n’aura aucune importance ! La place au Ciel, Dieu y pourvoira. Elle n’est pas un dû, ce sera un don qui dépassera toutes les espérances !

 

Seigneur Jésus, béni sois-tu, toi qui nous invites à ta table et sur ton chemin de croix. Je ne le dois qu’à ta miséricorde et à ton amour incroyable pour moi. Tu m’aimes, Jésus, j’en suis insuffisamment reconnaissant. Garde-moi du mal et de l’oubli !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane