Il vit et il crut

« Elle court donc trouver Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : ‘On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis’ »

 

Jean 20, 2.

 

La panique de Marie-Madeleine, au matin de Pâques, peut nous surprendre. Elle fut sans doute réelle et elle nous est bien utile. Car il ne faudrait pas croire que la Résurrection du Christ a été plus facilement reconnue par ses apôtres qu’elle ne l’est aujourd’hui, même pour des chrétiens pratiquants ! A la vérité, les Evangiles de la Résurrection (Matthieu 28, Marc 16, Luc 24 et Jean 20 – 21) nous montrent très clairement le contraire. A cet égard, même ceux qui ont marché avec lui pendant sa vie publique n’ont pas été privilégiés. Ils ont dû, comme nous, faire un acte de foi.

 

La foi vient de la confiance, qui elle-même s’établit dans l’amour. Par nature, aimer, c’est faire confiance. Aimer vraiment, je veux dire… La scène de l’Evangile proclamée en ce matin de Pâques le rappelle : celui qui va, le premier, croire en la résurrection du Christ, c’est celui que Jésus aimait et qui lui-même aimait profondément le Christ

 

Le verbe aussi est important : « il vit et il crut » Que vit-il ? Des linges pliés. Que crut-il ? Que son Maître est vivant. Ce sont les yeux de son amour, de la confiance qu’il a accordé, depuis toujours, au Christ qui lui ont permis d’accueillir le message inouï de la victoire de Jésus sur la mort.

 

Seigneur, sur la parole de Jean et des apôtres, de Marie-Madeleine et des femmes qui t’entouraient, nous avons cru, nous aussi à ta résurrection d’entre les morts. Nous te rendons grâce toi le premier né de nous tous et nous te demandons : que ton Esprit préserve et fasse grandir en nous la sainteté de notre baptême dans ta mort et ta Résurrection. Qu’il fasse de nous des missionnaires joyeux et jamais défaits dans ce monde magnifique et tragique.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne