L’Esprit souffle où il veut

« Ne sois pas étonné si je t’ai dit qu’il vous faut renaître. Le vent souffle où il veut, tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il ne vient ni où il va. Il en va ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit. »

 

Jean 3, 7-15.

 

La vie nouvelle dans laquelle Jésus évolue depuis sa Résurrection est une vie totalement « spirituelle » comme Paul l’indique lui-même. Elle n’est plus soumise aux lois de la matière, bien au contraire, la matière de son corps est désormais – vivante – soumise à celles de l’Esprit. On peut dire qu’elle est, de manière définitive, une « vie dans l’Esprit » (cf. 1 Corinthiens 15, 42-49).

 

A cette vie nous sommes tous appelés, et nous ne l’atteindrons en plénitude, nous aussi, qu’au moment de notre propre résurrection, comme Jésus nous le promet. Cependant, le baptême de Jésus, ce baptême « de l’eau et de l’Esprit » (Jean 3, 5) nous offre les arrhes de la vie éternelle (cf. Ephésiens 1, 14), si bien que la vie chrétienne consiste précisément à se laisser « conduire par l’Esprit » (cf. Galates 5, 18) au lieu de l’être par la chair.

 

Nous ne pouvons comprendre cela que petit à petit, en entrant dans le mouvement même d’une vie qui est conduite par l’Esprit, c’est-à-dire par le Souffle qui animait et conduisait Jésus, par la sagesse de son enseignement et de la Loi nouvelle qu’il nous a offerte.

 

Voilà ce que Jésus proposait déjà à Nicodème. Seul l’Esprit, en effet, pouvait lui donner à croire que le Christ, élevé de terre, permet que « tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle » (Jean 3, 15).

 

Seigneur Jésus, toi seul nous parles des choses du Ciel dont tu es venu et vers lequel tu nous conduis. Toi, seul, par le baptême, nous offres d’entrer consciemment dans la vie de l’Esprit qui a toujours été la tienne, fais que ce temps de Pâques nous transforme et nous purifie pour vivre pleinement le baptême.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne