Que votre oui soit oui

« Que votre parole soit “oui”, si c’est 

“oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui

 est en plus vient du Mauvais. »

Matthieu 5,33-37.

 

Le sermon sur la montagne (Matthieu 5 – 7) continue. Aujourd’hui, le Seigneur nous demande de ne pas prononcer de serments. Ni par Dieu, ni par tout autre chose. Nous n’avons pas besoin de jurer. Il suffit que notre parole soit claire et sans arrière-pensée. Il est bon de regarder comment l’Eglise, à travers le Catéchisme de l’Eglise catholique, interprète et comprend ce commandement du Seigneur.

 

2153 Jésus a exposé le deuxième commandement dans le sermon sur la montagne :  » Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : ‘Tu ne parjureras pas, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de tes serments’. Eh bien ! Moi je vous dis de ne pas jurer du tout … Que votre langage soit : ‘Oui ? oui’, ‘Non ? non’ : ce qu’on dit de plus vient du Mauvais  » (Mt 5, 33-34. 37 ; cf. Jc 5, 12). Jésus enseigne que tout serment implique une référence à Dieu et que la présence de Dieu et de sa vérité doit être honorée en toute parole. La discrétion du recours à Dieu dans le langage va de pair avec l’attention respectueuse à sa présence, attestée ou bafouée, en chacune de nos affirmations.

 

2154 A la suite de S. Paul (cf. 2 Co 1, 23 ; Ga 1, 20), la tradition de l’Église a compris la parole de Jésus comme ne s’opposant pas au serment lorsqu’il est fait pour une cause grave et juste (par exemple devant le tribunal).  » Le serment, c’est-à-dire l’énonciation du Nom divin comme témoin de la vérité, ne peut être porté qu’en vérité, avec discernement et selon la justice  » (CIC, can. 1199, § 1).

 

2155 La sainteté du nom divin exige de ne pas recourir à lui pour des choses futiles, et de ne pas prêter serment dans des circonstances susceptibles de le faire interpréter comme une approbation du pouvoir qui l’exigerait injustement. Lorsque le serment est exigé par des autorités civiles illégitimes, il peut être refusé. Il doit l’être quand il est demandé à des fins contraires à la dignité des personnes ou à la communion de l’Église.

 

Seigneur Jésus, tu nous apprends à tout faire en présence de ton Père et dans un total respect de son Nom. Apprends-nous à vénérer la vérité, toi qui es « le chemin, la vérité et la vie » et apprends-nous à la faire en toute occasion, puisque c’est la vérité qui nous rendra libres.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane