Il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se convertit

« C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans 

le ciel pour un seul pécheur qui se

convertit, plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.
 »

Luc 15,3-7.

 

La parabole de la brebis perdue se trouve au cœur du grand chapitre 15 de saint Luc, surnommé Le chantre de la miséricorde de Dieu. Jésus est confronté à des pharisiens et à des maîtres de la loi qui le critiquent parce qu’il mange avec des pécheurs. C’était formellement interdit par les lois juives. Mais Jésus n’a cure des interdictions qui ne procèdent pas d’un cœur généreux et compatissant. Il reprend l’image du bon Berger, annoncée par le prophète Ezéchiel.

 

Dans l’oracle d’Ezéchiel, en effet, Dieu se plaint de ces bergers qui ne prennent pas soin des brebis malades, chétives ou blessées mais qui, au contraire, s’occupent et tondent les brebis grasses et bien portantes. Ces bergers ne servent qu’eux-mêmes, en réalité. Jésus est venu pour servir et sauver ce qui était perdu. Avec Jésus, c’est toujours le cœur qui parle, et ce cœur est sacré !

 

Le bon Berger qui part à la recherche de la brebis perdue a, en effet, le cœur bouleversé. Quiconque connait des bergers sait qu’ils entretiennent avec leurs moutons et leurs brebis une relation extrêmement forte. Oui, elles reconnaissent sa voix, et lui connait chacune par son nom. Je me souviens d’un berger qui répondait à une question en disant : « Cette année, grâce à Dieu, j’ai eu quinze nouvelles brebis, j’en ai perdu deux. Toutes vont bien. Par ailleurs, ma maman est décédée… »

 

Le cœur sacré de Jésus n’attend pas que les brebis crient au secours ! Il anticipe leur détresse, car c’est aussi la sienne… pour reprendre un mot du pape François, il ne considère aucune brebis comme UN danger, mais il a le souci de celle qui est EN danger…

 

Seigneur Jésus, je rends grâce à ton Eglise qui nous incite à contempler ton Sacré Cœur. Donne-moi ton Esprit Saint pour que je ne m’occupe pas seulement d’être guéri par toi, mais que j’apprenne, avec toi, à ouvrir mon cœur à toutes les brebis isolées, blessées, chétives ou perdues dont tu me fais le prochain

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane