Je te suivrai partout où tu iras

« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu » 

Luc 9,51-62.

 

Les différentes paroles de Jésus rapportées dans l’Evangile de ce jour se rapportent au statut du chrétien face à Jésus. Nous avons été appelés à devenir des disciples, c’est-à-dire des personnes appelées par un Maître. Nous n’avons pas, avec le Christ, une relation égalitaire, nous ne sommes pas ses copains. Nous n’avons pas de conditions à poser, nous ne sommes pas là pour négocier avec lui les termes de notre relation. Nous sommes appelés, à nous de le suivre selon ses termes à lui « Vous m’appelez Maître et Seigneur et vous avez raison, car je le suis » (Jean 13,13.

 

Jacques et Jean proposent à Jésus de détruire des Samaritains inhospitaliers. Ils font du zèle. Ils n’ont pas encore compris que Jésus ne s’impose jamais, qu’il est venu sauver, non détruire. Un autre n’a pas saisi que lorsque le maître appelle, il ne faut pas différer la réponse ; l’appel du Christ, lorsqu’il survient, est une urgence. Élisée avait eu la même réaction face à Elie, mais il avait vite compris que ce n’était pas la bonne réponse.

 

Il est bien rare, en réalité, que Jésus nous appelle au point de renoncer à enterrer ses parents. C’est une image forte de l’urgence de l’Evangile, qui passe avant nos bonnes raisons. Elle ne fait que souligner que l’Evangile est prioritaire, et que Jésus   n’a que faire des timides et des tièdes.

 

Seigneur Jésus, tu nous appelles à devenir fils dans le Fils, ce qui fais de toi notre Maître et Seigneur, et de nous des frères et sœurs en toi. Tu nous invites à venir à ta suite, et cette invitation fait de nous tes disciples. Puissions-nous toujours répondre sans tarder et sans rien exiger à tes appels, joyeux et fiers d’être formés par toi et envoyés par toi pour la Mission.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane