Et viens, suis-moi !

« Le jeune homme lui dit : ‘Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ?’ Jésus lui répondit :  ‘Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi.’ »

Matthieu 19,16-22.

 

La rencontre de Jésus et du jeune homme riche est profonde d’enseignement pour nous aujourd’hui, dans la lumière de l’encyclique du pape François sur la protection de la création, ce qu’il appelle « la sauvegarde de la maison commune ». Au commencement du dialogue, Jésus invite le jeune homme à observer les commandements de la charité. Puis, devant l’insistance, il lui dit : « si tu veux être parfait… »

 

A nous tous, Jésus propose la perfection ! Il l’avait dit dans son sermon sur la Montagne : « Soyez parfaits comme mon Père est parfait » (Matthieu 5,48). Mais la perfection ne veut pas dire automatiquement « entrer dans la vie religieuse ». La perfection veut dire « vendre ce que nous possédons ». Cela veut-il dire qu’il faut vivre sans rien ? Certainement pas.

 

Vendre ses biens souligne la réalité subtile qui tient dans le fait que nous sommes souvent « possédés » parce que nous avons. Nos biens nous occupent, nous préoccupent, nous éloignent des autres et nous accaparent trop souvent. Le souci des pauvres nous écarte de ce danger réel. Ainsi ont fait les saints, je pense aux parents de Thérèse de l’Enfant Jésus, qui seront canonisés dans deux mois. Je pense au Bx Ladislas Strattmann, qui avait transformé le château de son héritage en hôpital pour les pauvres auxquels il fait faisait payer ses soins en leur demandant de prier pour lui. Je pense à tant de saints. Ils s’étaient détachés de leurs biens en mettant la générosité en premier….

 

Seigneur Jésus, sois le roi de mon cœur. Ne permets pas que ce que je possède ne devienne mon souci et mon « maître », que cela ne m’éloigne des autres et de toi. Quand le pape m’appelle à une certaine « décroissance » et à un style de vie plus sobre, fais que je me demande vraiment ce que je dois « vendre » pour être libre et généreux comme tu l’es.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane