Avant que Philippe t’appelle, je t’ai vu

« Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : ‘Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui.’ – D’où me connais-tu ? – Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu’ »

 

Jean 1, 45-51

 

L’Eglise fête aujourd’hui Barthélemy, qui dans saint Jean porte le nom de Nathanaël. Le récit de sa rencontre avec Jésus nous est offert en des termes profondément denses. C’est Philippe qui invite son ami à rencontrer : « Celui dont parlent la loi de Moïse et les Prophètes, nous l’avons trouvé ». Ce n’est pas tout à fait juste. Jean-Baptiste a présenté l’Agneau de Dieu à ses disciples (cf. Jean 1, 36). Ces derniers ont suivi Jésus et l’ont ensuite fait connaître à leurs proches et à leurs amis.

 

Nathanaël n’est pas immédiatement conquis : « De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ? ». Il est pris, dirait-on, dans ces aprioris dont nous sommes tous infectés et dont les enfants seuls sont exempts.  Cela ne décourage pas Jésus, pourtant : « Voici un véritable fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir ». Cet amour et cette bienveillance emportent alors l’adhésion de l’homme.

 

Voici donc comment Jésus vient vers nous ! Il est là, au milieu de nous. Il nous connait et nous regarde. Dans le même temps, il a besoin de disciples comme Jean-Baptiste, André et Jean, Philippe et tous les autres pour se faire reconnaître. Mystère profond de son amour – toujours à l’initiative – de sa confiance envers ceux qu’il appelle à le faire connaître et aimer mais aussi de la liberté qu’il leur laisse. Il n’oblige jamais personne.

 

« Seigneur Jésus, ce n’est pas nous qui t’avons choisi, c’est toi ! Tu ne nous appelles plus serviteurs mais amis, car tu nous as fait connaître tout ce que tu as entendu de ton Père. Envoie-nous pour que nous portions du fruit, faisant connaître ta présence et ta tendresse à tous ceux que tu nous donnes comme frères et sœurs.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne