Je demande la tête de Jean

« Le garde s’en alla décaper Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau »

 

Marc 6, 17-29

 

Celles et ceux qui ont vu la grande fresque de Robert Hossein sur Une femme nommée Marie n’oublieront pas la superbe danse de la fille d’Hérodiade sur l’esplanade de la basilique du Rosaire. Robert Hossein présentait son spectacle Une femme nommée Marie. Pourquoi l’auteur a-t-il inclus cette scène parmi les 21 tableaux évangéliques choisis pour nous présenter l’essentiel de l’Evangile ? En raison de la personnalité du Baptiste, dont la mort comme la vie étaient données à sa mission d’annoncer le Messie

 

« Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître ; en prêchant, il avait enseigné que le Christ allait prêcher ; en baptisant, qu’il allait baptiser. En souffrant le premier la passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir » (St Bède le Vénérable). Victime de son amour du bien et de son courage, Jean n’a pas eu peur de déplaire afin de rappeler à un grand de ce monde, le tétrarque Hérode, que la loi du Seigneur était la même pour tous, petits et grands.

 

Le récit de Marc est superbe. Il dévoile en Hérode une personnalité complexe, fasciné par le prophète, mais sous influence de ceux qui le flattaient. Entre le roi tout puissant et l’humble prophète du désert du Jourdain, c’est bien le second qui a su, « renoncer à lui-même, prendre sa croix et suivre le Christ » (cf. Mt 16, 24).

 

Seigneur Jésus, nous te remercions pour la force et le courage que tu as donné à Jean, ton précurseur. Il a marché au-devant de toi. Que son exemple et sa prière nous donne de renoncer à nos volontés propres pour marcher aujourd’hui à ta suite, confiants dans la protection que tu ne manques jamais d’accorder à tes amis.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne