Quand tu donnes une réception, invite les pauvres

« quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui  t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur ».

 

Luc 14, 1.7-14

 

Saint Luc a une manière unique de déployer l’humanité de Jésus tout au long de son Evangile. C’est un Jésus proche des gens, qui les rencontre là où ils sont, et qui n’hésite jamais à prendre un repas avec eux. Il ne choisit pas ; on pourrait dire qu’il est choisi car il mange avec tout le monde : chez des amis (Luc 10, 38-42), avec des pécheurs (Luc 15, 1-3), avec des pharisiens (Luc 7, 36-50, ), chez un chef des Collecteurs d’impôts (Luc 19, 1-10) et avec ses disciples (Luc 22, 14-38 ; 14,1-14).

 

Quelles que soient les circonstances de ces repas, Jésus n’est jamais complètement tranquille. Quand il mange avec des pécheurs, on l’accuse d’enfreindre la loi. Soit il mange avec des gens supposés justes, et il remarque leurs défauts. Pendant le repas d’aujourd’hui, il est épié car un homme malade se présente à lui, et les gens observent s’il va de nouveau enfreindre la loi qu’ils se sont donnée le jour du sabbat : ne pas guérir. Et puis il remarque le manque d’humilité des personnes.

 

Son amour le rend humble. Sa vérité le protège du mensonge. Il y trouve son vrai bonheur, il m’invite à trouver, moi aussi, mon bonheur en l’imitant. Jésus invite à l’humilité, à l’esprit de bienveillance envers les autres. De plus, il souhaite que l’accueil que les gens se donnent soit sans limites, qu’ils puissent choisir d’inviter ceux qui sont dans l’incapacité de leur rendre la pareille… Le souci des pauvres, qui est le propre de Jésus – et de Dieu – doit devenir celui de ses disciples.

 

Seigneur Jésus, toi qui ne fais pas acception de personne mais qui aimes chacun pour son bien, rends moi libre comme toi, libre pour aimer et pour demeurer proche de tous sans jamais accepter le mensonge.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne