Jésus leur interdisait de parler

« Des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant : ‘C’est toi le Fils de Dieu !’ Mais Jésus les interpellait vivement et leur interdisait de parler parce qu’ils savaient, eux, qu’il était le Messie »

 

Luc 4, 38-44.

 

Jésus, au cours de cette mémorable journée du début de son ministère public, expulse de nombreux démons. Il est venu pour cela, débarrasser le monde du pouvoir de Satan et préparer le Règne de son Père Deux gestes caractérisent sa mission de faire venir le Règne : guérir et pardonner.

 

On peut s’étonner de l’ordre qu’il donne aux démons qu’il expulse. Il leur interdit de révéler qui il est, parce qu’ils le savent ! Comment comprendre cela, quand on pense qu’il est là pour se faire connaitre ? C’est qu’il y a plusieurs manières de parler de sa « messianité ». Toutes ne sont pas bonnes. Pour bien en parler, il faut avoir, devant les yeux, le Christ mort et ressuscité, reconnaitre que sa manière de nous sauver a été d’offrir sa vie pour nous sur la croix. Il n’est pas venu comme un « puissant » à la manière de ce monde. Au contraire comme le rappelle saint Paul :

 

« Il s’est dépouillé,

        jusqu’à prendre la condition de serviteur

        devenu semblable aux humains.

        Et quand il s’est trouvé comme l’un d’eux,

         il s’est mis au plus bas,

        il s’est fait obéissant jusqu’à la mort,

        et la mort en croix » (Philippiens 2, 7-8).

 

Au contraire, en parlant, les démons risquaient de semer la confusion dans l’esprit des gens, dans l’espoir qu’ils se trompent et attendent de Jésus l’inverse de ce qu’il est venu apporter. Jésus n’est pas venu pour tout faire à notre place, miraculeusement, mais pour nous donner le courage d’affronter, avec sa grâce, les défis de notre vie. Ses miracles sont des signes de sa puissance, mais ils ne sont pas là pour supprimer toute maladie. Ils nous donnent la force de suivre un chemin qui nous écarte du mal.

 

Seigneur Jésus, fais-moi vraiment connaître ton chemin d’obéissance et d’humilité. Ne permets pas que je me trompe sur ce que tu es pour moi et pour le monde. Tu es notre Sauveur et tu nous appelles, pour accueillir ce salut, à t’imiter. Donne m’en le courage.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne