Jésus est maître du sabbat
« Est-il permis, le jour du Sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? De sauver une vie ou de la
perdre ? Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l’homme : ‘Etends la main’. Il le fit, et la main redevint normale »
Luc 6, 6-11.
Cette troisième dispute entre Jésus, les scribes et les pharisiens, se déroule encore le jour du Sabbat, le saint jour des Juifs, pendant lequel très peu d’activités sont tolérées.
Jésus guérit un homme dont la main est paralysée. Il fait exactement ce que ses adversaires attendent, eux qui l’épient pour trouver un motif de le faire mourir. On saisit l’ironie de la scène : un geste qui fait revivre occasionne une condamnation à mort. Mais pour Jésus, l’occasion est essentielle. Il veut que notre rapport à la Loi soit un rapport adulte, responsable, mature, on va dire.
Pour cela il est essentiel de rappeler, comme Jésus le fait, que le but de la loi de Dieu est de faire vivre. Donc aucun geste qui fait vivre, qui donne la vie, qui rend la vie, la joie, le bonheur, la liberté, ne peut être contraire à la loi. Et si, par extraordinaire un tel geste était contraire à la lettre de la Loi, il faudrait s’attacher précisément à l’esprit de la Loi. C’est cela, être adulte devant Dieu et devant les êtres humains.
Retenons cette leçon de Jésus : aucun législateur ne peut penser à tout, lorsqu’il écrit une loi. Il ne peut pas connaitre toutes les circonstances dans lesquelles se trouvent les personnes pour qui il décrète la loi. A nous d’être pleinement humains dans l’interprétation que les événements imposent aux lois humaines. Ce qui est bon, porteur de vie, ne peut pas être contraire à la volonté de Dieu.
Seigneur Jésus, la vérité de ta vie nous libère de bien des chaînes. Ne permets pas que notre œil soit mauvais parce que tu es bon. Ne permets pas que nous puissions voir le mal là où se trouve un bien qui n’est pas selon nos prévisions, si mesquines souvent. Fais-nous traquer la mort, mais pas la vie !
† Emmanuel Lafont
Evêque de Cayenne