Mère, voici ton fils

« Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciples qu’il aimait, dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils’. Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère.’ Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui »

Jean 19,25-27.

 

Avec la présence de Marie au pied de la croix, nous contemplons la cinquième des sept douleurs de la Vierge Marie :

 

 

La première dimension de cette douleur est tout simplement la présence de Marie en ce lieu de souffrance, de torture et de mort. Elle est là, présente. Elle ne dit mot. Il n’y a rien à dire, d’ailleurs, sinon la prière du larron qui supplie Jésus de se souvenir de lui. Les autres paroles sont totalement insignifiantes, lorsqu’elles ne sont pas insultantes. Elles augmentent la souffrance de Jésus. Marie, elle, est là, dans une communion silencieuse. Une communion d’amour, de solidarité. Une présence, tout simplement, qui rompt l’isolement du Seigneur face à sa mort.

 

La seule parole vient de Jésus. Il est la Parole. Et c’est encore à nous tous qu’il pense, et non à lui, et qu’il nous confie à sa mère comme ses enfants chéris, et qu’il nous confie sa mère comme notre mère très tendre. Ainsi, il nous appelle, à travers ce don, à mieux imiter Notre Dame dans son obéissance totale à l’Esprit de Dieu, dans son souci des âmes et dans sa volonté de présenter l’humanité tout entière à l’unique Sauveur.

 

Marie vit sa maternité sur nous d’une manière exceptionnelle. Elle se fait toute à tous, française avec les Français, mexicaine avec les Mexicains, rwandaise avec les Rwandais. À tous, elle apporte un message de proximité, de compassion, d’espérance et d’appel à nous donner à son Fils bien aimé. Elle ne missionne pas pour elle mais pour son Fils et pour notre salut, notre bonheur.

 

Seigneur Jésus, nous te remercions de nous donner ta Mère comme Mère et modèle dans nos vies. Fai que notre tendresse pour elle devienne un engagement plus fort à nous traiter les uns les autres comme des frères et des sœurs, capables de tout partager pour qu’aucun frère, aucune sœur, ne demeure dans le besoin ou l’isolement.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane