Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants

« Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent quand il appelle le Seigneur Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants »

Luc 20,27-38.

 

La foi dans la résurrection des morts n’est pas très ancienne, dans l’Israël d’avant Jésus. Elle s’est développée pendant la crise maccabéenne, à partir de 167 – 164 avant Jésus-Christ. Pour la première fois dans l’histoire, des envahisseurs – les Grecs – voulaient supprimer la religion juive. Un mouvement de révolte surgit, avec Judas Maccabée, et des hommes moururent pour leur foi et leur fidélité au Dieu de leurs pères. Dans leur méditation, des hommes, ancêtres des Pharisiens, comprirent que Dieu ne pouvait pas laisser dans la mort ceux qui avaient donné leur vie par fidélité à la Loi divine.

 

Ce progrès dans la foi d’Israël n’avait pas atteint toutes les couches du peuple juif. Certains – les Pharisiens, y avaient adhéré (cf. 2 Maccabées 7,1-42 ; Daniel 12,1-13 ; Sagesse 2,1 – 3,19). D’autres – les Sadducéens – n’ont pas accueilli cet approfondissement de la foi. Ce sont eux qui viennent vers Jésus et tentent de le mettre à l’épreuve avec l’histoire de cette femme qui avait eu successivement sept frères comme maris.

 

Jésus avance deux choses. D’abord il annonce que par la résurrection, nous deviendrons comme lui : nous serons les mêmes, mais nous serons différents. Paul tente, dans 1 Corinthiens 15,35-58 d’expliquer cela : nous serons « transformés ». notre corps ne sera plus soumis au temps et à l’espace, car en Dieu, il n’y a ni l’un ni l’autre. C’est un mystère (I Co 15,51).

 

Ensuite, Jésus s’appuie sur l’Écriture et sur les expressions de Dieu comme Dieu des Pères. Il n’est pas le Dieu des morts, cela signifie pour lui que ni Abraham, ni Isaac ni Jacob ne sont morts. Ils ont une vie différente, en Dieu, dans l’attente de leur résurrection dans la chair – renouvelée, transformée, lorsque Jésus reviendra.

 

Seigneur Jésus, donne-moi de croire au plus profond de mon cœur que nous avons été créés, corps et âme, pour vivre en Dieu ton Père, et qu’à la fin de ce monde, tu nous rassembleras tous, transfigurés, dans le Royaume que tu remettras au Père. Donne à mes frères et sœurs chrétiens de croire et d’espérer cet immense mystère d’amour et de vie.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane