Le Germe que fera grandir le Seigneur

« Ce jour-là, le germe que fera grandir le Seigneur sera l’honneur et la gloire des rescapés d’Israël, le Fruit de la terre sera leur fierté et leur splendeur »

Isaïe 4,2-6.

 

Le prophète Isaïe possède un regard perçant sur la destinée de son peuple. Il connait les souffrances de ce dernier et il en sait les raisons, tout au moins pour une part. elles tiennent à son infidélité à la Loi du Seigneur. Il contemple l’histoire humaine comme une histoire d’héroïsme et de péché, ses malheurs et ses échecs comme la conséquence de l’infidélité.

 

Mais il sait mieux que tous à quel point le Dieu d’Israël – qui est un Dieu jaloux – aime son peuple et souhaite son bonheur. S’il ne peut pas empêcher les conséquence humaines des fautes du peuple, il ne permettra jamais que le malheur ne détruise tout. L’image du feu qui purifie – je pense à 1 Corinthiens 3,13-15 – me parait la plus juste. Ainsi, le prophète développe le thème du Reste d’Israël : les rescapés, ceux qui traverseront le malheur sans en être anéantis.

 

Ceux là deviendront le germe de l’Israël nouveau, du peuple choisi, le fruit né de la mort de la semence, selon l’autre image que nous donne Jésus, l’image du grain de blé tombé en terre (cf. Jean 12,24). C’est ainsi qu’Isaïe participe à la formation du regard d’espérance porté par le disciple de Jésus sur le monde et son histoire. C’est, en réalité, une histoire du salut ! Dieu forge, à travers les aléas des événements heureux et malheureux qui se déroulent dans le temps, le bonheur de ses créatures.

 

Seigneur Jésus, ta venue dans ce monde est le plus fort signe d’espérance et de confiance qui nous soit donné dans notre histoire personnelle et commune. Tu es le Germe, le Fruit que Dieu nous offre pour notre fierté et notre splendeur. En toi s’épanouit notre guérison et notre salut. Béni sois-tu !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane