Les nations sont associées au même héritage

« Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, 

au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus,

par l’annonce de l’Evangile »

Éphésiens 3,2-3.5-6.

 

La fête de l’Épiphanie – de la manifestation de Jésus aux nations – prophétise le destin de l’événement Jésus il y a deux mille ans maintenant. Jésus a été promis à Israël, mais il est venu pour toutes les nations. Il rejoint la promesse de Dieu à Moïse : « Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Genèse 12,3).

 

Les sages venus d’Orient – qui sont devenus, dans la Tradition, des rois, alors que l’Écriture ne parle que de « mages », de « sages » – attentifs aux signes de étoiles, chercheurs de vérité et de salut attestent, dès la naissance de Jésus, l’ampleur de la mission que le Père lui a assigné : rassembler en un seul corps toutes les nations dispersées. C’est cela que signifie l’Eglise : « signe et sacrement de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain » (Concile Vatican II, Constitution Dogmatique Lumen Gentium n° 1). En Christ, l’étranger n’existe plus. Il ne reste, sur cette terre, que des frères et des sœurs.

 

Je retire deux autres leçons de ce récit magnifique. La première c’est que la recherche de l’Etoile est essentielle. Nous n’apprenons pas tout seuls quel est le destin que Dieu a disposé pour chacun d’entre nous. Ce destin nous est révélé, dans la mesure où nous scrutons, dans notre vie, les signes de la  Parole que Dieu nous adresse : ce peut-être les Écritures, les circonstances, une rencontre… il importe de garder le cœur ouvert : l’étoile est là, suivons-la.

 

La deuxième leçon est que l’Annonce de l’Evangile est impérative. Elle contient la promesse. Elle découvre l’héritage, elle manifeste le corps. L’annonce de l’Evangile ne peut en aucun cas se réaliser dans le mépris, l’arrogance ou le jugement, mais dans l’amour sincère, le respect infini, comme Jésus n’a cessé de le montrer pendant sa vie terrestre. L’Annonce de l’Evangile ne peut être que joyeuse, proposition, manifestation de l’amour. Le reste, la réponse, n’est pas notre œuvre, mais celle de Dieu. Le temps et le moment sont à lui et non à nous.

 

Seigneur Jésus, sois béni pour l’Etoile qui m’a conduit jusqu’à toi ! Sois béni d’avoir fait de moi l’héritier de la promesse et le membre de ton Corps. Sois béni de faire de moi, aujourd’hui encore, le messager de ton amour et de ta passion pour l’autre.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane