« Bien-aimés, puisse que Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l’a jamais vu, mais si nous nous aimons les uns les autre, Dieu demeure en nous, et en nous, son amour atteint la perfection »

Première lettre de Jean 4,11-18.

 

L’amour que nous devons nous porter mutuellement n’est pas d’abord un signe de notre amour pour Dieu, il en est le fruit ! Ce qu’il y a d’amour en nous n’est rien d’autre qu’une étincelle de Dieu dans notre cœur. Évidemment, nous parlons de l’amour véritable et non des sentiments captateurs… Nous parlons de l’amour qui offre et non de l’égoïsme qui ramène tout à soi. Non, l’amour vrai, qui s’offre et qui procure de la joie, cet amour naît de la présence de Dieu dans notre cœur. Il en est le signe visible et insurpassable.

 

De fait, Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais quand tu aimes, Dieu est là. Quand tu es bon, beau, vrai, Dieu est là. Tu en es la face visible, car alors il demeure en toi et se rend visible par ton comportement. Son amour devient visible lorsque tu aimes, sa compassion réconforte lorsque tu es compatissant, son pardon apaise lorsque tu pardonnes…

 

Créé à son image et à sa ressemblance, tu le donnes à voir à tous lorsque tu vis sous les motions intérieures de l’Esprit Saint qui t’a été donné à ton baptême, à ta confirmation, et dont la présence devient plus forte chaque fois que tu pries et que tu écoutes ce qu’il inspire à ton cœur, en particulier par la voix de ta conscience.

 

Nous retrouvons ici les intuitions fortes de notre pape François : Jésus a fait de nous des « disciples missionnaires », joyeux d’être aimés de Dieu, et joyeux d’annoncer à tous, en actes autant qu’en paroles, qu’ils sont aimés de Dieu et qu’ils vivent de Lui par l’amour mutuel qu’ils se portent.

 

Comment ne pas te rendre grâces, Seigneur Jésus, de nous avoir fait connaitre cette réalité si joyeuse : nous sommes parce que nous sommes aimés. À l’origine de tout, et à l’origine de notre vie, il y a l’amour prévenant de Dieu ton Père et au cœur de tout, pour notre joie et notre bonheur, il y a cet appel pressant à nous aimer, à nous vouloir du bien, puisque le Dieu d’amour nous a créés, tous, pour cela : pour le bonheur d’aimer et d’être aimés !

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane