Voici mon serviteur que je soutiens

« Il n’écrasera pas le roseau froissé,

il n’éteindra pas la mèche qui

 faiblit, il fera paraître le jugement

  en toute fidélité. Lui ne faiblira pas »

Isaïe 42,1-4.6-7

 

La description du prophète Isaïe est absolument remarquable en ce sens que, 550 avant Jésus Christ, elle annonce Jésus d’une manière beaucoup plus juste, j’oserai dire, que le Baptiste lui-mê

me. Le « Serviteur de Dieu » ne sera pas un juge, mais un homme d’humilité et de douceur.

A contrario de cette image, la prédication du Baptiste affichait l’attente d’un juge, quelqu’un qui récompenserait les justes et qui punirait les méchants. On sait, par la suite de l’histoire, que Jean, une fois dans sa prison, se posera la question de savoir si Jésus est vraiment le messie. Car Le prophète de Nazareth incarnait davantage la prédication d’Isaïe que celle du Baptiste.

Heureusement pour nous ! Car si nous y regardons d’un peu près, qui de nous est « juste » et serait suffisamment méritant pour n’attendre qu’une récompense ? Qui n’est pas en besoin de miséricorde, de tendresse et de douceur ?

La manifestation de Jésus dans l’histoire humaine a tout changé car il a montré que

 ce qui soulève le monde, c’est la bonté, la douceur et le respect. Ceux qui sauvent le monde sont les humbles

, ou, dirait-on dans la langue de Jésus, les pauvres de cœur. C’est de cela que le disciple missionnaire doit être l’humble témoin

Seigneur Jésus, au jour de ton baptême tu as dit oui à ta mission, instaurer le Règne de Dieu par la bonté. Deux signes majeurs accompagnaient ton action : la guérison et l’exorcisme : tu soignais les âmes et les corps. Tu es le bon berger, le pasteur qui aime ses brebis. Tu panses celle qui est blessée et pars à la recherche de celle qui est perdue. Fait de moi un témoin joyeux de cette bonne nouvelle !

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane