Oui, l’obéissance vaut mieux que le sacrifice

« Est-ce que le Seigneur aime les holocaustes et les sacrifices autant que l’obéissance à sa parole ? Oui, l’obéissance vaut mieux que le sacrifice, la docilité vaut mieux que la graisse des béliers.»

1er livre de Samuel 15,16-23.

Continuant la lecture du 1er livre de Samuel, nous arrivons aujourd’hui à un épisode qui fait partie de ces « pages obscures » de la Bible, comme le dit si bien le pape Benoît XVI. Le pape nous rappelle, dans son exhortation post-synodale Verbum Domini, La Parole de Dieu, que la révélation s’est inscrite dans l’histoire des hommes. « Le dessein de Dieu s’y manifeste progressivement et se réalise lentement à travers des étapes successives, malgré la résistance des hommes. Dieu choisit un peuple et l’éduque avec patience. »[1]

Nous courrons le risque de rejeter ces pages obscures, en raison de leur caractère immoral ou violent. Nous avons raison de les juger ainsi, et cela nous rappelle que la clé pour savoir ce qui, de manière définitive, est bon ou mauvais, c’est l’enseignement de Jésus : tout ce qui, dans l’Ancien Testament, est conforme à la parole de Jésus est bon. Tout ce qui ne l’est pas est caduc, n’a plus de force. Ne rejetons pas ces pages obscures, et gardons ce qui, en elles,  demeure valable, grâce au Christ.

A l’époque de Saül,  la guerre était considérée par le peuple Hébreu comme essentiellement défensive. Dieu venait protéger son peuple contre ses ennemis. Lorsqu’une victoire survenait, il convenait de pratiquer l’anathème, c’est-à-dire de tout détruire, pour éviter l’enrichissement de certains individus dans l’armée. Or Saül avait manqué à ce devoir en prenant un butin. Quand il dit au prophète que c’était pour l’offrir à Dieu, il obtient cette réponse qui, elle, est toujours valable, même si la loi de l’anathème n’existe plus : ce qui plait à Dieu, c’est l’obéissance à sa Parole. Tout cela vaut mieux que même les sacrifices !

Seigneur Jésus, tu as été en tout, totalement obéissant à ton Père, toi qui as déclaré : « ma nourriture, c’est de faire la volonté de mon Père (cf. Jean 6,38), apprends nous l’obéissance. Car aujourd’hui, nous avons beaucoup de mal à obéir à Dieu et à ton Eglise (« Qui vous écoute, m’écoute !, cf. Luc 10,16 ), comme tu nous l’as demandé.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane

 

[1] Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, 42.